Ghazouani, le compte à rebours : agir ou disparaître
À moins de quatre ans de la fin de son mandat, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani doit trancher : continuer à temporiser ou enfin transformer la Mauritanie. Un dernier virage décisif. Et sans filet.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani joue sa dernière carte. Dernier virage. Dernières années aux commandes. Et franchement ? Il n’a plus droit à l’erreur.
Le mandat touche à sa fin. Les promesses, les bilans, les silences. Tout sera bientôt scruté à la loupe. Il lui reste peu de temps. Juste assez pour transformer l’essai. Ou échouer. Définitivement.
Il était arrivé en 2019 sur la pointe des pieds. Profil discret. Style militaire. Mais promesse d’un changement. D’une Mauritanie moins dure, plus juste. Moins clanique, plus républicaine.
Six ans plus tard ? Les choses ont bougé. Un peu. Pas assez. Le discours a pris le pas sur l’action. L’administration toujours aussi lente. Les injustices toujours aussi criantes. Et la pauvreté ? Toujours aussi visible. Trop.
S’il veut laisser une trace, une vraie, il faut agir. Fort. Vite. Juste.
D’abord, l’unité nationale. Ce n’est pas un slogan. C’est une urgence. Il ne suffit pas de parler de cohésion. Il faut réparer. Reconnaître. Inclure. Haratines, Afro-Mauritaniens, laissés-pour-compte. Toute une moitié du pays qui attend qu’on la regarde autrement qu’avec méfiance ou condescendance.
Ensuite, les richesses. Le gaz, le fer, l’or. Ce ne sont pas que des chiffres dans des rapports. Ce sont des chances. Pour créer de l’emploi. Pour investir dans l’école, la santé, les routes. Pas pour remplir des poches déjà pleines. Ni pour enrichir des étrangers.
Et la gouvernance ? Parlons-en.
Il faut casser ce système mou. Cette culture du piston. Des postes distribués par affinité, pas par compétence. Il faut des institutions qui fonctionnent. Une justice qui tranche. Un Parlement qui contrôle. Un président qui écoute. Et qui rend des comptes.
Il faut lutter contre la corruption, sans théâtre. Avec des preuves. Des procès. Des sanctions. Et pas seulement contre les petits. Contre les gros aussi. Les vrais intouchables.
Et puis il y a le peuple. Qui en a marre d’attendre. Marre d’espérer. Qui veut manger à sa faim. Travailler. S’éduquer. Se soigner. Vivre, tout simplement. Sans quémander. Sans s’exiler. Sans se taire.
On n’attend pas que Ghazouani change le monde. Juste qu’il tienne parole. Qu’il termine ce qu’il a commencé. Qu’il passe la main proprement.
Pas de troisième mandat. Pas de ruse constitutionnelle. Juste une sortie digne. Honnête. Républicaine.
Le pouvoir, c’est comme le sable. Ça file entre les doigts si on serre trop fort. Il lui reste moins de 4 ans. Il peut redresser la barre. Laisser une empreinte.
Mais il faut y aller. Maintenant. Pas demain.
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