Ghazouani appelle à un débat national responsable et apaisé

Débat national
En tournée dans la wilaya du Hodh Chargui, le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, n’a pas seulement inspecté des projets ou rencontré les habitants. À chaque étape, son message s’est fait plus clair : la Mauritanie ne peut plus se permettre les dérives d’un débat public miné par la polarisation, la méfiance et les arrière-pensées partisanes.

Le chef de l’État a lancé un appel solennel aux Mauritaniens : tourner le dos aux discours de division et recentrer l’action nationale sur l’essentiel — le développement, l’apaisement et la cohésion sociale. Dans une période où les réseaux sociaux amplifient les tensions et où certaines forces politiques semblent parfois tentées de raviver les fractures, ce rappel à la responsabilité collective résonne avec acuité.

Ghazouani a insisté sur un principe cardinal : la divergence d’opinions est saine, mais elle ne doit jamais compromettre l’intérêt national. Le pays, a-t-il rappelé, ne pourra avancer que si les acteurs politiques, sociaux et institutionnels acceptent de travailler ensemble, dans le respect et la recherche de solutions concrètes.

Un débat institutionnel nécessaire

L’une des inflexions les plus fortes de son discours touche au cœur du système démocratique mauritanien. Pour le Président, il est normal et même indispensable de questionner le fonctionnement des institutions, d’examiner la performance du système électoral, l’équilibre des pouvoirs, ou encore l’efficacité des organes tels que le Conseil économique et social ou l’Autorité de la Fatwa et des recours gracieux.

Ces interrogations, rarement posées publiquement avec une telle franchise par un chef d’État, ouvrent la voie à un débat structuré sur la gouvernance, loin du bruit des polémiques et des calculs politiciens. Elles posent également une question fondamentale : nos institutions remplissent-elles réellement les missions pour lesquelles elles ont été créées ?

Le Président a également évoqué la nécessité de réévaluer les prérogatives des conseils régionaux et municipaux, appelant à une décentralisation plus audacieuse, capable de générer un développement local réel et de rapprocher l’action publique du citoyen.

Un dialogue national comme horizon

Dans son discours, Ghazouani a rappelé que la Mauritanie dispose d’une élite intellectuelle et politique riche d’idées — et qu’il est urgent de la mobiliser. Le dialogue en préparation pourrait être, selon lui, une occasion majeure pour bâtir des consensus durables autour des priorités du pays.

Mais il a également mis en garde : la Mauritanie ne doit pas rester prisonnière d’un climat de campagne électorale permanente, où les calculs partisans étouffent la vision à long terme. Les querelles stériles, les rumeurs sans fin et la logique de confrontation affaiblissent l’État et détournent le pays de ses véritables urgences.

L’unité nationale comme impératif

Le Président a donc appelé à resserrer les rangs, à redonner sens à l’idée de destin commun, et à concentrer les efforts sur les priorités réelles : un développement équilibré entre les régions, l’accès équitable aux services essentiels, la création d’opportunités pour les jeunes, la lutte contre les fléaux sociaux qui les menacent.

Il a réaffirmé que l’intérêt supérieur de la nation dépasse largement les ambitions partisanes, et que la Mauritanie est suffisamment vaste pour accueillir tous ses enfants — à condition que chacun accepte d’œuvrer pour son unité.

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