Accueil |Mauritanie
A la Une

Foreign Policy : pourquoi tout le monde courtise la Mauritanie

Foreign Policy : pourquoi tout le monde courtise la Mauritanie?

Le magazine Foreign Policy a publié un article qui analysait les raisons qui font de la Mauritanie le centre d’attention des parties régionales et internationales, et l’auteur a confirmé que tout le monde la courtisait.

Samuel Ramani, professeur de politique et de relations internationales à l’Université britannique d’Oxford, a expliqué dans un article du magazine américain que l’OTAN, la Chine, la Russie et les puissances régionales recherchent toutes des relations plus étroites avec la Mauritanie, qu’il décrit comme un pays stable en Afrique de l’Ouest, avec des approvisionnements énergétiques vitaux et un emplacement stratégiquement précieux.

Il a souligné que le Président chinois Xi Jinping a rencontré son homologue mauritanien Mohamed Ould Ghazouani à deux reprises, la première le 28 juillet dernier dans la ville chinoise de Chengdu, et l’autre lors du Sommet sino-arabe tenu dans la capitale saoudienne Riyad le 9 décembre 2022, qui a été suivi de la conclusion de l’accord de coopération de la Chine dans les domaines de l’agriculture, de la pêche et des énergies vertes. La Chine a également accordé à la Mauritanie un allégement de dette de 21 millions de dollars.

Le 14 août, la ministre allemande de la Coopération économique, Svenja Schulze, s’est rendue au siège de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés dans la capitale mauritanienne Nouakchott, que l’auteur de l’article considérait comme une reconnaissance tacite que le pays de l’extrême nord-ouest de l’Afrique accueille jusqu’à 100 mille réfugiés des pays voisins.

Ces réunions confirment la position de la Mauritanie en tant que « forteresse » d’une relative stabilité politique dans la région du Sahel, composée du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad, qui est dirigée par une « tyrannie militaire », selon les mots de Ramani, également chercheur associé au Royal United Services Institute.

L’UE compte sur le gaz mauritanien pour l’aider à réduire le déficit énergétique en Gaz et énergie verte dont souffre Shutterstock.

Ces rencontres mettent également en évidence l’intensité de la rivalité géostratégique mauritanienne, souvent négligée. Cette compétition est centrée sur les réserves de gaz naturel de la Mauritanie et son potentiel dans le domaine de l’énergie verte fourni par son vaste terrain désertique, sans oublier sa situation stratégique sur la côte Atlantique.

La séduction de la Mauritanie par la Chine est le reflet d’initiatives parallèles d’autres grandes puissances régionales du Moyen-Orient. Ces initiatives vont de la lutte contre le terrorisme au développement de l’hydrogène vert, et ces tentatives risquent de se multiplier si la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) décide d’intervenir militairement au Niger.

Malgré son histoire de coups d’État, les efforts de lutte contre le terrorisme et de démocratisation de la Mauritanie ont été caractérisés comme l’une des « rares réussites » dans la région du Sahel.

L’écrivain a souligné la victoire du candidat du Parti Union pour la République, Mohamed Ould Ghazouani, aux élections présidentielles qui ont eu lieu en juin 2019. Malgré les craintes d’une répression militaire des manifestants après l’élection, la France a salué sa victoire, la qualifiant de « moment démocratique historique ». L’Union européenne a également salué « l’atmosphère de paix et de calme entourant les scrutins ».

Ramani estime que la transformation de la Mauritanie en » refuge  » dans la région troublée du Sahel l’a placée dans le collimateur des forces extérieures.

Bien que la Mauritanie ait rejoint le Programme de partenariat pour le Dialogue méditerranéen de l’OTAN en 1995, une série de coups d’État ont restreint la coopération avec les pays occidentaux. Mais les relations entre la Mauritanie et l’Occident se sont améliorées en octobre 2009 après que l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz ait rencontré son homologue français de l’époque, Nicolas Sarkozy, et des chefs d’entreprise à Paris.

La nouvelle a été bien accueillie par les entreprises occidentales, telles que la société canadienne d’extraction d’or « Red Black Mining » et la société australienne d’extraction d’uranium « Murchison United ».

Source: aljazeera

Articles similaires