Festival du film de Berlin : « Sira » d’Appoline Traoré remporte le prix du public

« Sira », film burkinabé tourné en Mauritanie remporte le prix du public au Festival du film de Berlin

Festival du film de Berlin : « Sira » d’Appoline Traoré remporte le prix du public
Bonne nouvelle pour le cinéma burkinabè.
Le long-métrage de la réalisatrice burkinabè Appoline Traoré a remporté le prix du public à la 73e édition du festival international du film de Berlin. Ce festival est avec Cannes, l’un des plus grands festivals européens.

Le film « Sira » est également en compétition dans la section « Long-métrage fiction » à la 28e édition du FESPACO dont le clap d’ouverture a été donné, ce samedi 25 février 2023 par le Premier ministre, Apollinaire Kyelem de Tambèla, et son homologue malien Choguel Maïga.

« Je le veux cet Étalon d’or, je le dis haut et fort, en face, parce que je pense que cet Étalon va au-delà de la personne. Après la bande annonce, j’ai compris que le film allait au-delà de ma personne et que c’est quelque chose qui va vraiment donner un espoir au peuple et aussi à notre cinéma. Je ne sais pas ce qui va se passer. Je n’ai pas envie de décevoir, mais tout ce que je peux souhaiter, c’est de donner ce sourire aux peuples du Sahel », avait déclaré Apolline Traoré, à la fin de la cérémonie d’ouverture du FESPACO.

Face aux journalistes, elle a évoqué les conditions de réalisation de ce film tourné en Mauritanie.
« Pour les préparatifs du film, j’ai été accompagnée par l’armée qui a été d’un grand soutien extraordinaire pour moi. On a trouvé l’endroit où l’on devait tourner, mais malheureusement une semaine après, il y a eu l’attaque de Solhan. Naturellement, le gouvernement burkinabè m’a interdit d’y aller. J’ai vraiment bataillé pour rester, mais quand ils (les autorités, ndlr) vous posent le problème, vous ne pouvez rien dire. C’était pour trois mois de tournage. Quand on demande à l’armée de venir nous sécuriser pendant trois mois, c’est compliqué. Ils ont d’autres chats à fouetter, d’autres priorités. Évidemment, il fallait que je trouve d’autres solutions. La solution, c’était de partir en Mauritanie, qui est le pays le plus sécurisé du G5 Sahel. C’est là qu’on a pu tourner le film ».

« Ce film est une façon pour moi de dire aux peuple du Sahel que c’est dur. A l’international, on nous peint en rouge, mais nous vivons et voilà le FESPACO qui a débuté. Ce film est pour ces femmes et hommes qui combattent ce fléau là. J’ai choisi une héroïne parce que quand on parle de terrorisme, on voit l’armée, on voit les hommes, on voit la politique. Mais où sont les femmes ? Quand vous rentrez dans les camps de réfugiés et que vous entendez les histoires de chacune des femmes, ce qu’elles ont vécu et fait pour arriver là, c’est vraiment extraordinaire. Bien que l’héroïne ait traversé beaucoup de choses, à la fin elle ne baisse pas les bras. Elle combat », conclut la réalisatrice Apolline Traoré.

LeFaso.net

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