Étude sur le commerce transfrontalier de petite échelle…

... en Afrique de l'Ouest: Mauritanie-Sénégal (juin 2023)

Étude sur le commerce transfrontalier de petite échelle en Afrique de l’Ouest: Mauritanie-Sénégal (juin 2023).
INTRODUCTION ET CONTEXTE

La migration contribue au commerce et en bénéficie par la même occasion. Le commerce transfrontalier de petite échelle (Small-Scale Cross-Border Trade (SSCBT), en anglais) représente presque la moitié des échanges commerciaux intra-africains et est donc un aspect primordial de l’économie locale constituant le revenu moyen de subsistance de millions d’africains. Selon la Banque mondiale, une grande partie du commerce intra-africain n’est pas enregistrée car elle prend la forme d’un commerce transfrontalier de petite échelle. Ces transactions transfrontalières jouent un rôle important en termes de développement durable en contribuant à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire régionale, reliant producteurs et consommateurs de part et d’autre des zones frontalières. Les commerçants transfrontaliers, majoritairement des femmes, jouent un rôle important en tant qu’agents de développement local, soutenant leurs familles et leurs communautés. Le SSCBT fait partie du tissu social de nombreuses communautés transfrontalières en Afrique mais reste largement en dehors du radar des décideurs politiques.

Bien que le SSCBT soit dominé par des migrants peu qualifiés, cette activité devient de plus en plus attrayante pour les personnes plus qualifiées qui manquent d’autres opportunités économiques dans leur pays d’origine. Compte tenu de l’ampleur de la SSCBT à travers le continent, la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ne peut être un moteur de croissance économique et de développement durable que si les obstacles auxquels sont confrontés les commerçants transfrontaliers sont résolus ; ce commerce devant faire partie intégrante de l’approche globale sur la migration et le commerce en Afrique. La stratégie de l’OIM sur la migration et le développement durable reconnaît que les migrants et leurs familles doivent pouvoir agir en tant qu’acteurs du développement afin de maximiser le potentiel de la migration dans la réalisation du programme de développement 2030.

Avec le soutien des outils de la Matrix de suivi des déplacements (Displacement Tracking Matrix, en anglais, DTM) utilisés en Afrique de l’Ouest, le projet a mené des recherches ciblées sur le SSCBT et sa contribution socio-économique aux communautés frontalières grâce à la collecte et à l’analyse de données primaires dans des zones frontalières entre la Mauritanie et le Sénégal. Cette étude porte également sur l’impact de la pandémie du COVID-19 et de la fermeture des frontières sur les économies locales dans les zones frontalières en Mauritanie.

Grâce à la collecte des données, l’OIM est aujourd’hui en mesure de mieux comprendre la contribution socio-économique du petit commerce transfrontalier au développement communautaire durable en Afrique de l’Ouest. Le présent rapport permet de développer une approche adaptée pour apporter une réponse intégrée dans le domaine de la migration et du commerce, notamment à travers le petit commerce transfrontalier.

APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

Le commerce transfrontalier de petite échelle peut être défini comme une forme de commerce qui n’est pas enregistré dans les statistiques officielles et qui est effectué par de petites entreprises aux frontières des pays limitrophes ou voisins. Les négociants sont généralement des opérateurs économiques à petite échelle qui négocient des envois de faible valeur le long des corridors régionaux. Dans le cadre de cette étude, cela regroupe toutes les activités commerciales transfrontalières génératrices de revenus avec une valeur de transaction quotidienne inférieure à 100 dollars américains (USD) par commerçant.

L’étude s’est basée dans un premier temps sur l’observation et le comptage des flux de commerçants à des points frontaliers entre la Mauritanie et le Sénégal. L’observation des flux a été réalisée selon la méthodologie du suivi des flux de la DTM. L’observation s’est tenue de décembre 2022 à février 2023, aux points de Rosso à Trarza et de Gouraye à Guidimagha, en Mauritanie, par six observateurs de 07 heures à 19 heures, principalement les jours de semaine.

Dans un second temps, des commerçants ont été interrogés afin de comprendre quel était leur profil socio-démographique et commercial. Les enquêtes individuelles se sont déroulées en sélectionnant des répondants de façon aléatoire. L’analyse des données présente dans la section des enquêtes individuelles se base sur un total de 2 019 enquêtes; l’outil de collecte de données a été élaboré afin de sélectionner les commerçants de petite échelle selon les critères prédéfinis du SSCBT. Ces enquêtes se sont déroulées aux points de suivi des flux de Rosso et de Gouraye, entre décembre 2022 et février 2023.

Finalement, des groupes de discussion ont été tenus avec des informateurs clés et des petits commerçants dans le but d’obtenir une image plus complète et détaillée du SSCBT dans ces régions frontalières. Les participants aux groupes de discussion ont été sélectionnés sur la base de leur connaissance ou implication dans le SSCBT. Un total de 30 personnes, dont 22 femmes et 8 hommes, ont participé aux discussions qui ont été tenues entre le 07 et le 13 mars 2023, à Rosso et à Gouraye.

Télécharger en PDF:

Rapport sur l’étude du SSCBT_MRT-SEN

Source: IOM
SourceURL: https://reliefweb.int/report/mauritania/etude-sur-le-commerce-transfrontalier-de-petite-echelle-en-afrique-de-louest-mauritanie-senegal-juin-2023

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