International

États-Unis. Trump, président par anticipation, vole la vedette à Biden

États-Unis. Trump, président par anticipation, vole la vedette à Biden
Prises de position diplomatiques, rencontres avec des dirigeants étrangers : avant même de retrouver la Maison-Blanche, en janvier, Donald Trump est omniprésent. Et le reste du monde semble déjà préférer traiter avec lui plutôt qu’avec le président démocrate encore en place mais très effacé.

Lecture 1 min. Publié le 9 décembre 2024 à 17h06 dans Courrier international

“La tradition aux États-Unis veut que le pays n’ait qu’un président à la fois. À cet instant, c’est Donald Trump qui semble occuper la fonction, car le président Biden lui laisse toute la lumière”, assène The Wall Street Journal.

L’ancien président républicain a remporté la présidentielle le 5 novembre mais ne sera investi que le 20 janvier. Et pourtant, poursuit le quotidien de New York, “pendant que Joe Biden restait à Washington, c’est le président élu qui a rencontré samedi [7 décembre] à Paris le président français, Emmanuel Macron, et l’ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui presse Trump de maintenir l’aide militaire à son pays.”

En parallèle, alors que Donald Trump réagissait sur les réseaux sociaux à la chute du régime syrien – “Ce n’est pas notre combat” –, le président Biden “a attendu dimanche pour commenter”. La menace de Trump d’augmenter les droits de douane a aussi poussé les dirigeants du Canada et du Mexique, ses deux voisins, à s’empresser d’engager un dialogue, voire des négociations, avec le milliardaire, qui n’a encore aucun rôle officiel.

Aux États-Unis, Donald Trump occupe le terrain par ses nominations controversées – et encore non confirmées – pour son futur gouvernement, ainsi que par ses déclarations aux médias. Dans son premier entretien télévisé depuis l’élection, diffusé le 8 décembre sur NBC News, il a notamment réitéré son intention de révoquer le droit du sol, garanti par le 14e amendement.

Biden, un “canard très boiteux”

L’effacement de Joe Biden ne plaît guère à son camp. “C’est l’un des canards boiteux [surnom des présidents sortants] les plus boiteux qu’on ait vus à la tête d’un gouvernement démocrate”, lance au Wall Street Journal Usamah Andrabi, porte-parole d’une organisation de démocrates progressistes. Le journal rappelle qu’à la fin de 2016 Barack Obama avait tenu à exercer ses prérogatives avant de passer le pouvoir à Donald Trump.

Par contraste, Joe Biden “semble en déclin, sur le plan tant physique que politique, disparaissant de la scène nationale et entachant son bilan avec la grâce accordée à son fils pour ses errements”, confirme The Guardian.

“En théorie, les conversations de Donald Trump avec des dirigeants du monde pourraient enfreindre la loi Logan, un texte fédéral interdisant la diplomatie à titre privé avec des pays étrangers”, explique le journal britannique, qui ajoute cependant que le républicain ne risque guère d’être sanctionné en vertu de cette loi très peu invoquée contre un président.

“Néanmoins, ajoute le Guardian, sa façon d’agir constitue bel et bien une rupture avec les normes du passé.”

Courrier international

Articles similaires