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En Tunisie, l’opposition défile à nouveau contre le président Kaïs Saïed

En Tunisie, l’opposition défile à nouveau contre le président Kaïs Saïed
Publié dans le lejdd à 22h30 , le 15 octobre 2022

La crise économique et l’inflation ont rassemblé samedi nationalistes et islamistes pour réclamer le départ de Kaïs Saïed, qualifié de « dictateur »​.

Ils n’ont pas défilé ensemble, mais leurs mots d’ordre étaient les mêmes : « Le peuple veut la chute du régime », comme lors de la révolution de 2011 qui a vu la fuite du dictateur Ben Ali. Au centre de Tunis, au cours de deux marches parallèles, des milliers de partisans du Front de salut national (FSN) – une coalition de partis qui comprend le mouvement islamiste Ennahdha – et ceux du Parti destourien libre ont appelé au départ du président Kaïs Saïed. Ces manifestations sont parmi les plus importantes contre le chef de l’État depuis son coup de force en juillet 2021, lorsqu’il a suspendu le Parlement dominé par Ennahdha, puis après s’être arrogé les pleins pouvoirs avant de faire adopter par référendum une Constitution hyperprésidentielle en juillet dernier, une consultation boycottée par l’opposition.

La date de ces manifestations n’a pas été choisie par hasard. Le pays célébrait samedi la Fête de l’évacuation qui célèbre le 15 octobre 1963, date du départ du dernier soldat français du pays, et plus précisément de la base navale de Bizerte, sept ans après l’indépendance. C’est à Bizerte d’ailleurs que le président Kaïs Saïed s’est rendu samedi, où il a dit espérer que le pays « se débarrasse des traîtres et de tous ceux qui s’opposent à son indépendance ». Critique à peine voilée à ses opposants.
Vers un boycott des élections législatives ?

Dans les rues principales de la capitale, comme l’avenue Habib-Bourguiba, les marcheurs soulevaient eux des pancartes demandant le départ du président : « Saïed dégage », « la liberté menottée », « révolte contre le dictateur ». Au milieu de centaines de drapeaux tunisiens, d’autres brandissaient une affiche : « panne sèche ». Après des années de crise économique et sociale, le pays a été en effet particulièrement affecté par la pandémie de Covid-19 au cours de laquelle des milliers d’emplois ont été perdus, puis par la guerre en Ukraine et ses répercussions sur le marché du blé, indispensable en Tunisie, dépendante à 46 % ​des céréales ukrainiennes avant l’invasion russe. Des denrées comme le sucre, le riz, le beurre ou le café sont aussi venues à manquer et sont à présent rationnées. L’inflation atteint aujourd’hui les 9 % et les autorités sont accusées de ne pas être capables d’y faire face.

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