En Libye, une invasion de criquets pèlerins menace les cultures du sud du pays
En Libye, une invasion de criquets pèlerins menace les cultures du sud du pays
Confrontées aux premières nuées de ces insectes phytophages, les autorités assurent être mobilisées dans le cadre d’une « campagne nationale » de pulvérisation.
Le Monde avec AFP
Publié le 11 avril 2025 à 11h21, modifié le 11 avril 2025 à 12h26
Une invasion de criquets du Sahara dans le sud de la Libye menace les cultures et la flore des oasis et des exploitations de la région, qui tentent de sauver leurs cultures à l’aide de pulvérisations massives, selon un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP).
A Traghen, une oasis reculée de l’extrême sud du pays, après le passage des premières nuées de criquets pèlerins, l’un des insectes les plus nuisibles au monde, les fermiers s’avouent démunis. « Je fais partie des agriculteurs qui sont touchés par ce fléau. Cela fait un peu plus de vingt-cinq jours que les criquets sont arrivés chez moi », déclare à l’AFP Ahmad Hamoud Arham-Jaddah.
La nécessité d’« une réaction rapide »
Plusieurs propriétaires de terrains agricoles de Traghen ainsi que de Mourzouq, une autre oasis, à près de 900 kilomètres au sud de Tripoli, sont concernés. Les autorités assurent être mobilisées dans le cadre d’une « campagne nationale » de lutte contre les criquets.
« C’est la deuxième fois que nous venons dans cette région. Le but est de contrôler la dernière phase de croissance des larves », précise Sayed Al-Mahdi Al-Targhi, qui pilote cette campagne dans le Sud libyen. « Ces phases de fécondation et éclosion sont devenues de plus en plus rapides et s’étalent sur plusieurs régions. C’est très dangereux, et cela nécessite une réaction rapide », souligne M. Al-Targhi.
Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) paru au début d’avril, des « groupes d’ailés persisteront dans le sud-est, le centre, le nord et l’ouest [de la Libye], tandis que d’autres groupes d’ailés et de petits essaims pourraient continuer d’arriver du sud ».
La FAO, qui préconise « la poursuite des mesures de lutte », y explique que « la reproduction printanière se poursuivra à proximité des zones irriguées et dans les zones ayant reçu des précipitations en février et en mars, en particulier dans l’ouest [du pays]».
En outre, des groupes et de petites bandes larvaires continueront d’apparaître en avril, finissant « par prendre leur envol à la mi-mai », selon le rapport. Le même fléau avait sévi dans le sud de la Libye en 2012 lorsque des essaims de criquets avaient envahi des villes du sud, comme Ghadamès, à la frontière avec l’Algérie, menaçant la production agricole de la région.
Des essaims ont été repérés aussi dans le sud de la Tunisie, où une campagne de prévention par pulvérisation a été lancée, ainsi que dans les régions du sud de l’Algérie et du Maroc.
Le Monde avec AFP
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