En Belgique flamande, l’inquiétante montée de l’extrême droite et de sa haine des étrangers
En Belgique flamande, l’inquiétante montée de l’extrême droite et de sa haine des étrangers
Par RFI Publié le : 28/05/2024 via infomigrants
Dans le nord de la Belgique, le Vlaams Belang, mouvement anti-immigration qui milite pour l’indépendance de la Flandre, caracole en tête des sondages. Et même s’il est quasi inexistant chez les francophones, il pourrait bien devenir le premier parti belge et passer de deux à trois députés au Parlement européen, où il siège aux côtés du Rassemblement national.
C’est une tradition pour le Vlaams Belang. Chaque 1er mai, ce parti d’extrême droite flamand loue un parc d’attraction et invite ses adhérents à venir y célébrer la Fête du travail. Ici, beaucoup sont des soutiens de longue date, ayant comme point commun leur obsession de l’immigration. « Actuellement, je cherche un travail et c’est très difficile, se lamente Yorn, jeune électeur de 21 ans venu avec un groupe d’amis. Parfois, je vois que des migrants ou des étrangers ont les postes que je veux. Cela me frustre. Donc, la première chose que je veux, c’est que les migrants partent afin que je puisse trouver un travail rapidement », explique le jeune homme de manière simpliste.
Dany, retraité, est candidat du Vlaams Belang sur les listes de sa commune pour le scrutin local, prévu en octobre prochain. Il se fait l’écho des arguments populistes de son parti sur la politique migratoire de l’Union européenne. « Quand on est plein, on est plein ! énonce-t-il de manière péremptoire. Il faut voter aux européennes. Ici, on dit que les dirigeants à Bruxelles sont dans une tour d’ivoire. » Les positions anti-étrangers sont donc pleinement assumées.
Fondé en 1979, l’ancêtre du Vlaams Belang, le Vlaams Blok avait été dissous en 2004 suite à une condamnation pour xénophobie. Depuis, le parti a changé de nom et rejette toute accusation de racisme. Mais son programme reste le même : préférence nationale, références à la théorie raciste et complotiste du grand remplacement et toujours, sa revendication historique, l’indépendance de la Flandre, qui fait partie des régions les plus riches d’Europe.
Patientant dans la file pour une attraction, un électeur estime que les Flamands payent trop pour la région Wallonne et les francophones. « Il y a beaucoup d’argent qui va de l’autre côté de la Belgique, croit-il savoir. À cause de cela, on dit stop. C’est assez, chacun chez soi. »
Un peu plus loin, dans la salle de spectacle, l’invité d’honneur de la journée grimpe sur le podium. Tom Van Grieken, 37 ans, est le président du Vlaams Belang et le visage de sa dédiabolisation. Plus jeune, il était connu pour ses outrances, comme lorsqu’il a amené des saucisses de porc à un barbecue halal organisé par une école en 2012. Mais depuis qu’il a pris la tête du parti en 2014, ce publicitaire de formation a lissé son image et a poussé le Vlaams Belang à investir les réseaux sociaux pour attirer la jeunesse.
Aujourd’hui, il espère faire de son mouvement le premier parti flamand et placer un troisième député au Parlement européen, où il siège avec le groupe Identité et démocratie (ID), dans lequel il est pleinement intégré, aux côtés du Rassemblement national et de l’AfD allemande.
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