Editorial : Les déboires de l’ex président Aziz

 L’ex président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz qui a régné d’une main de fer sur le pays des hommes bleus pendant plus de dix ans est dans la ligne de mire d’une commission parlementaire chargée d’enquêter sur les graves erreurs de gestion qui ont été notées au cours de son règne.

L’homme qui était d’un autoritarisme désuet et qui a mené une politique populiste se vantait d’être le seul maître à bord et de détenir les cordons de la bourse.

Malgré les discours mirobolants des débuts et la casquette de président des pauvres, l’homme tombera beaucoup plus bas que son mentor, l’ex président Taya, qu’il a dépassé de très loin en mettant à contribution la fibre tribale et en s’entourant d’une cour de troubadours et d’opportunistes de la pire espèce qui était l’image même d’un népotisme dévastateur.

Pendant les dix ou onze ans qu’il a passé au pouvoir, le pays a bénéficié des dividendes substantiels tirés du minerai de fer dont les cours ont connu une hausse historique durant une longue période. Ajouter à cela une importante manne financière provenant de l’aide internationale et de la contraction des dettes.

Mais en quittant le pouvoir le 1er août dernier, les caisses de l’Etat étaient vides. Et le comble c’est que cet homme qui a sa place derrière les barreaux continue à narguer le peuple mauritanien et le président actuel, son successeur dont l’attitude à son égard en irrite plus d’un.

Seulement, la patience ayant des limites, les choses sont en train de mal tourner pour l’ex homme fort du pays. Il y a eu l’épisode avec la SOMELEC, qui lui a fait payer une facture salée. Récemment on a parlé de l’arrestation de son chauffeur personnel.

Un peu avant cela, la presse avait fait état de l’arrestation de sa femme en plein couvre-feu. Et aujourd’hui on parle du démantèlement des pylônes destinés à renforcer les communications, au niveau de son ranch de Tweila.

Pleins de mésaventures donc pour celui qui se croyait intouchable. Et ce n’est semble-t-il qu’un début car Aziz devrait être entendu au début du mois par la commission d’enquête. C’est dire qu’il y a encore du rififi dans l’air.

Et il est très peu probable que l’ex président survive à cette commission qui, logiquement lui assénera le coup de grâce.

Bakari Guèye

Initiatives News

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page