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Trop de blabla, pas assez de taf : l’école publique en vitrine, le privé en quarantaine

Réformes annoncées, discours rodés, mais toujours les mêmes maux : l’école publique stagne, le privé étouffe, et les promesses s’empilent.

école publique et transport

Encore un point presse. Encore une pluie de mots. Des ministres, deux micros, des sourires fatigués. On parle, on explique, on justifie. Mais au fond ? Toujours la même rengaine : beaucoup d’annonces, peu d’impact.

Mardi soir, Houssein Ould Meddou (Culture, Communication, etc.), flanqué de Houda Mint Babah (Éducation), s’est pointé face aux caméras. Conseil des ministres bouclé le matin même. Sur la table ? Des décrets. Des « communications ». Des réformes. En théorie.

Premier round : l’école privée. Trop libre, trop floue. La ministre veut serrer la vis. Fini le bricolage. Place aux règlements, aux inspections, au tampon de l’État. Un reçu de dépôt ? Plus suffisant. Tu veux ouvrir une école ? Montre patte blanche, remplis les cases, subis les contrôles. Sinon, reste chez toi.

Elle balance les chiffres : 998 écoles privées dans le pays. Mais maintenant, ça va changer, dit-elle. Elles devront coller au programme officiel, suivre les manuels imposés, faire porter l’uniforme aux gamins, construire des terrains de sport. Ambitieux ? Très. Réaliste ? À voir.

Les enseignants du privé ? Faut une autorisation préalable. Les directeurs d’écoles publiques ? Interdits de jouer les entrepreneurs. Et les nouvelles écoles ? Le primaire, c’est non. Réservé au public. La ministre le martèle : « On veut une école publique forte, unie, nationale. » Beau discours. Mais sur le terrain ?

Interpellée (gentiment) sur la capacité à accueillir tous ces gosses, elle assure : 4.000 classes construites depuis 2019. Et bientôt 6.000 de plus. Des enseignants aussi, par milliers. Pas de panique, dit-elle. L’État assure.

Numérisation des diplômes ? C’est dans la boîte. Après 2014, c’est automatique. Avant ? Faut aller s’inscrire. Objectif : un diplôme légal, traçable, partout dans le monde. Sympa, sur le papier. Sauf que… qui a testé « Khidmaty » en brousse ?

Pause éducation, retour au porte-parole. Il parle du Président, en virée à Nouadhibou. De l’eau, de l’internet, des espoirs. Il parle bien. Mais à force de promesses, les oreilles sifflent. Câble sous-marin par-ci, doléances entendues par-là. Le réel, lui, traîne la patte.

Puis il enchaîne sur la route. Sujet qui fâche. Accidents, morts, vitesse, tôle froissée. Nouvelle infraction : t’as grillé une voie réservée aux BHNS ? 5.000 MRU. Rechute ? Trois mois sans permis. Idem pour les vitres teintées, les plaques manquantes, les textos au volant. C’est la guerre aux délinquants de la route.

Le facteur humain ? Coupable numéro un. Trop vite, trop inconscient. L’État dit qu’il agit : limitation à 80 km/h pour les transports en commun, contrôles renforcés, trousses de secours obligatoires. Et bientôt… des campagnes de sensibilisation. Encore ? Toujours.

Pour finir, petite cerise estivale : 12 festivals dans 12 régions. Et 40 autres, éparpillés dans le pays. Feux d’artifice culturels pendant que l’école rame, les routes saignent, et les jeunes galèrent.

Moralité ?
Des ministres qui causent. Des projets, des plans, des décrets. Mais sur le terrain ? Les inégalités s’accrochent. L’école publique peine. Le privé est encadré jusqu’à l’asphyxie. Et les citoyens ? Ils attendent encore que les mots deviennent actes.

Parce que trop de réunions, trop de lois, trop de promesses…
Et toujours aussi peu de résultats.

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