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Donald Trump reçoit plusieurs dirigeants africains

Donald Trump reçoit mercredi 9 juillet cinq homologues africains, pour parler non pas d’aide publique, mais de business, au cours de son premier sommet africain.

Les dirigeants du Sénégal, du Gabon, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie et du Liberia seront ainsi reçus par le président Donald Trump.
Des cinq pays, seule la Guinée-Bissau ne fait pas partie de la liste des 25 pays africains auxquels l’administration des Etats-Unis pourrait appliquer un nouveau « travel ban », c’est-à-dire une suspension de la délivrance de visas.

Le mandat du président a aussi expiré en février et la tenue d’élections en décembre est incertaine.

« Pour les cinq présidents africains, cet événement est l’occasion de se présenter comme des dirigeants importants et légitimes sur la scène internationale », commente sur la DW le professeur William Ferreira, expert bissau-guinéen des Etats-Unis.

Opportunités commerciales

Loin des irritations que l’annonce de l’éventuel « travel ban » a causé au sein des opinions des pays concernés, ce seront surtout des opportunités commerciales qu’il sera question lors du sommet prévu du 9 au 11 juillet.

Le professeur Souleymane Bachir Diagne de l’université de Colombia à New York est plutôt surpris par le choix des cinq pays invités.

« On se souvient des propos peu amènes que Donald Trump avait tenus lors de son premier mandatà l’égard des pays africains, mais les choses ont changé. L’Afrique est désormais dans le radar de l’administration Trump. Le continent est reconnu comme un endroit où l’on peut faire des affaires », fait remarquer le professeur Souleymane Bachir Diagne de l’université de Colombia à New York.

Le chercheur est plutôt surpris par le choix des cinq pays invités : Si l’agenda de Trump est vraiment centré sur les accords et « l’Amérique d’abord », pourquoi inviter les présidents de ces cinq économies relativement petites ? C’est surprenant, on pourrait s’attendre aux pays habituels – de grandes économies comme l’Afrique du Sud ou le Nigéria. Au lieu de cela, nous avons ces cinq pays-là…  »

Lesmes Monteiro, conseiller à la présidence bissau-guinéenne, raconte à la DW la position géostratégique importante de même que l’attrait économique que pourrait représenter son pays pour les Etats-Unis.

Les cinq pays invités ont un sous-sol plutôt riche dont les terres rares qui intéressent les Etats-Unis.

Le Gabon dispose de pétrole, manganèse, uranium, de l’or et de terres rares. La Guinée-Bissau a du phosphate, de la bauxite, du pétrole, du gaz et de l’or. Le Liberia quant à lui a des réserves d’or et de diamants découverts près de la frontière avec la Sierra Leone. La Mauritanie dispose aussi de minerais de fer, d’or, de cuivre, de pétrole, de gaz naturel et de terres rares. Enfin, le Sénégal a des champs pétroliers et gaziers, de l’or, du phosphate et des terres rares.

La lutte contre la migration et le trafic de drogue

Fin juin, le 17ème sommet des affaires Etats-Unis-Afrique s’est tenu à Luanda, en Angola. Les entreprises américaines se sont engagées à investir dans les infrastructures sur le continent.

Un porte-parole de Donald Trump expliquait la semaine dernière que le président des Etats-Unis croit que les pays africains offrent des opportunités commerciales incroyables profitables aussi bien à la première puissance du monde qu’aux partenaires africains.

Mais pour Zakaria Ould Amar, consultant international mauritanien, les priorités de Donald Trump sont ailleurs en recevant ces cinq pays africains.

« C’est la question du trafic de drogue, c’est la question de la lutte contre la migration : des questions très importantes pour Donald Trump. »

L’expert mauritanien explique que « ces pays-là, récemment en 2023, en 2024, ont envoyé des contingents très importants d’immigrés clandestins via le mur du Mexique. Donc, ils ont des dizaines de milliers de citoyens qui sont passés de l’autre côté des Etats-Unis. Il y a aussi la question du trafic de drogue qui prend beaucoup d’ampleur dans ces zones d’Afrique de l’Ouest. Mais du point de vue commercial, ces pays sont insignifiants. Je ne sais pas ce dont il va discuter avec eux sur le plan commercial ».

Le sommet de Washington va se tenir alors que le président des Etats-Unis fait planer sa menace de surtaxes sur le monde entier y compris aux pays africains.

Donald Trump a aussi coupé les programmes d’aide internationale, ce qui a des conséquences sur le continent. Il va survenir aussi à quelques mois du renouvellement conditionné de l’accord commercial Agoa en septembre. C’est d’ailleurs dans le courant ce mois que pourrait avoir lieu un sommet Etats-Unis-Afrique plus large.

Reliou Koubakin Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle
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Source: DW Afrique

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