Djigueni : Le Président trace une stratégie nationale fondée sur la transparence et la lutte anticorruption
Lors d’une rencontre à Djigueni, le Président de la République a exposé une vision de développement basée sur la bonne gouvernance, la rationalisation des ressources et la lutte contre toutes les formes de corruption. Retour sur une allocution forte et un échange direct avec les habitants.
Djigueni – Le Président de la République a dressé un tableau précis de la stratégie nationale de développement et des défis qui l’accompagnent lors d’une rencontre tenue jeudi soir avec les cadres et notables de la moughataa de Djigueni. Une intervention dense, axée sur la modernisation de l’action publique, la rationalisation budgétaire et la lutte multiforme contre la corruption.
D’entrée, le Président a rappelé que le gouvernement s’appuie désormais sur une méthodologie fondée sur une mise à jour annuelle des besoins prioritaires dans chaque wilaya. Objectif : garantir l’intégration systématique des demandes exprimées par les citoyens dans toutes les moughataas du pays.
Mobiliser les ressources pour financer l’ambition nationale
Le chef de l’État a souligné que le principal défi du développement reste la mobilisation des ressources financières nécessaires à la mise en œuvre des programmes publics. Mais il affirme que la poursuite de la politique de gestion rigoureuse, de mobilisation efficace des ressources et de lutte résolue contre la corruption permettra de dégager les marges indispensables.
Selon lui, le dynamisme économique actuel et les orientations financières adoptées ont déjà ouvert la voie à des marges budgétaires nouvelles, rendant possibles de vastes projets structurants, notamment le Programme d’urgence de développement local.
“Il n’y a ni développement, ni justice avec la corruption”
Dans un passage très direct, le Président a insisté sur l’idée que les programmes et les moyens ne produisent aucun effet sans bonne gouvernance. La corruption, dit-il, “est incompatible avec toute vision publique sérieuse”.
Il a élargi la définition de la corruption au-delà du simple détournement de fonds :
• corruption sociale,
• corruption morale,
• corruption politique,
• corruption administrative.
Ces formes invisibles, prévient-il, constituent le terrain fertile d’où naît la corruption financière.
Une responsabilité partagée
Le Président a affirmé que l’État et le gouvernement portent la responsabilité première de combattre la corruption financière et administrative, tandis que la société, les élites intellectuelles, la presse et les influenceurs doivent s’engager dans la lutte contre les autres formes, plus diffuses mais tout aussi nocives.
Il a cité des exemples concrets :
• fraude auprès des services d’eau et d’électricité, avec plus de 40 % de pertes non facturées,
• dépôts sauvages d’ordures,
• empiétement sur le domaine public,
• accaparement non exploité de terres agricoles ou pastorales,
• destruction du couvert végétal,
• pêche illégale,
• gaspillages et comportements ostentatoires.
“La corruption est un système, et seul un effort collectif peut le démanteler”, a-t-il insisté.
La loi comme unique levier dans la lutte anticorruption
Le Président a rassuré sur le fait que la lutte contre la corruption ne sera jamais utilisée comme outil de règlement de comptes, affirmant qu’aucune relation personnelle, sociale ou politique ne bloquera la justice lorsque des soupçons sont confirmés.
Les résultats enregistrés, dit-il, sont tangibles : amélioration des recettes, meilleure exécution des projets, renforcement du cadre juridique et liberté totale accordée aux organes de contrôle.
Au cours des dix derniers mois, au moins dix dossiers présumés de corruption ont été transmis à la justice, impliquant près de 70 personnes — 20 en détention provisoire, 19 sous liberté provisoire et 30 au niveau du parquet général.
La numérisation : arme rapide contre les lenteurs et les abus
Le Président a rappelé que la numérisation de l’administration constitue le “chemin le plus court” pour réduire la corruption. Un département ministériel dédié a permis de développer des dizaines d’applications offrant une transparence totale dans l’accès aux services publics.
Une visite d’écoute à Djigueni
Exprimant sa satisfaction d’être à Djigueni, un département à forte tradition scientifique, culturelle et commerciale, le Président a salué son rôle économique lié à sa position frontalière stratégique.
Il a remercié les habitants pour leur accueil et leur mobilisation, expliquant que sa visite vise à écouter les populations, comprendre leurs besoins et discuter des défis locaux. Il assure avoir donné des instructions pour accélérer les solutions.
Interventions locales et réponses ministérielles
Les notables et cadres de la moughataa ont exprimé leurs attentes pour un développement global et salué les réalisations déjà menées. Les ministres présents ont répondu point par point, évoquant les projets déjà achevés et ceux planifiés dans divers secteurs.
Le maire de Djigueni, intervenant au nom des habitants, a remercié le Président pour cette visite très attendue. Il a mis en avant l’impact positif du Programme d’urgence de développement local, dont la composante dédiée à Djigueni couvre les besoins essentiels de la population.
Il a rappelé les progrès réalisés ces dernières années dans l’eau, l’électricité, l’élevage, la santé, l’éducation et les interventions sociales.



