Discours de Ghazouani devant la 79e session de l’AGNU

Discours de Ghazouani devant la 79e session de l’AGNU à New York.

Au nom d’Allah, le Miséricordieux, le Compatissant, le Miséricordieux

Que les bénédictions de Dieu soient sur le plus honorable des messagers.

– Monsieur le Président.

– Majestés, Excellences et Altesses.

– Excellence Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations unies.

– Mesdames et Messieurs.

Tout d’abord, je tiens à féliciter chaleureusement Son Excellence M. Philémon Yang pour son accession à la présidence de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale des Nations unies, en lui souhaitant beaucoup de succès dans sa conduite, et à féliciter, en même temps, Son Excellence M. Dennis Francis pour la sagesse et la compétence dont il a fait preuve dans sa gestion de la session précédente.

J’ai également le plaisir d’exprimer ma grande reconnaissance pour les efforts déployés par Son Excellence le Secrétaire général des Nations unies, M. António Guterres, pour développer notre organisation et renforcer son rôle en tant qu’expression institutionnelle efficace de notre volonté collective de relever les différents défis auxquels notre monde est confronté sur la voie de la réalisation d’un développement durable global.

Majestés, Excellences et Altesses.

Messieurs et Mesdames.

Le slogan de notre sommet, « Ne laisser personne de côté : agir ensemble pour la paix, le développement durable et la dignité humaine des générations présentes et futures », résume, avec force et clarté, les buts et objectifs de la Charte des Nations unies, traduisant en même temps la profondeur de notre conscience collective de la nécessité de renforcer notre coopération et de coordonner nos efforts pour relever les défis existants.

Les chocs violents et les crises sans précédent que notre monde a connus – et connaît aujourd’hui, à différents niveaux – ont considérablement affaibli notre capacité, individuelle et collective, à remplir les engagements que nous avons collectivement pris dans le cadre de l’Agenda 2030.

La situation internationale actuelle a un impact très négatif sur les efforts de développement durable, en particulier sur notre continent africain, qui souffre déjà de déséquilibres et d’obstacles structurels et circonstanciels qui entravent ses efforts de développement et ralentissent ses progrès vers la réalisation des agendas 2030 et 2063.

Notre continent souffre encore de la pauvreté, de la fragilité, du chômage, de systèmes de santé et d’éducation médiocres, en termes de qualité et d’exhaustivité, sans parler de la propagation du terrorisme, des conflits armés et des effets destructeurs croissants du changement climatique.

L’aspect sombre de cette scène africaine souligne fortement la nécessité urgente de réduire l’énorme fardeau de la dette des pays du continent, de corriger les déséquilibres évidents dans le système d’aide au développement et dans la gouvernance politique et financière internationale, et de renforcer la coopération multilatérale en général.

Tout cela aidera l’Afrique à décoller économiquement, de manière à maximiser l’efficacité de ses efforts pour remplir les engagements pris par ses pays et la communauté internationale pour réaliser l’Agenda 2030 pour le développement durable.

En République Islamique de Mauritanie, conformément à cet engagement, nous avons fait de la réalisation des ODD un objectif central qui intègre toutes nos politiques publiques.

Nous avons pu améliorer, bien que modestement, les indicateurs de nombreux ODD dans notre pays, comme en témoigne l’amélioration de notre classement parmi les pays dans le rapport 2024 des Nations unies sur le développement durable.

Ceci a été rendu possible grâce à nos efforts intensifs pour consolider l’état de droit avec des institutions fortes, promouvoir la démocratie et les libertés individuelles et collectives, adopter l’esprit du dialogue et de la concertation comme méthode constante de gestion des affaires publiques, soutenir l’indépendance du pouvoir judiciaire, adopter la transparence et lutter contre la gabegie et toutes les formes de corruption, qu’elle soit administrative ou financière. C’est aussi grâce à nos efforts continus pour protéger et promouvoir les droits de l’homme en combattant les séquelles de l’esclavage et ses formes modernes, la traite des êtres humains, en protégeant les droits des femmes et des enfants, et en luttant contre la migration irrégulière et la criminalité transnationale.

En outre, grâce à la mise en œuvre efficace de notre stratégie de sécurité globale, nous avons été en mesure d’assurer la sécurité, la paix et la stabilité malgré la violence généralisée, le terrorisme et la crise politique et sociale dans l’environnement régional et international.

Nous avons également accordé une grande attention au rôle des jeunes dans le progrès des pays et la promotion de la croissance et du développement, en nous concentrant sur l’élaboration de plans et de stratégies visant à assurer leur formation et leur qualification, à les intégrer dans la vie active et à renforcer leur présence à divers postes de gestion des affaires publiques.

Toutes ces actions ont joué un rôle positif dans la consolidation de notre unité nationale et de notre cohésion sociale, que nous nous sommes efforcés de renforcer en déployant des efforts intenses pour éliminer les diverses manifestations d’exclusion, d’injustice et de précarité, en mettant en place un filet de sécurité sociale large et diversifié visant à alléger le fardeau des contraintes de la vie quotidienne sur les groupes pauvres, à renforcer leur résilience et à leur permettre d’accéder à tous les services publics.

Nous avons également lancé une réforme prometteuse de notre système éducatif, dans le but d’instaurer une école républicaine qui incarne les valeurs d’égalité et d’équité, et qui garantit, à tous, dans des conditions identiques, une éducation de qualité qui servira de levier à la promotion sociale.

Nous avons également redoublé d’efforts pour développer et améliorer l’offre de services de santé, assurer l’accès aux médicaments, créer un fonds pour supporter les charges de l’assurance maladie pour les citoyens non couverts par les programmes d’assurance classiques, et assurer la gratuité des services médicaux de base, notamment pour les mères, les personnes âgées et les personnes handicapées.

Conscients des effets négatifs du changement climatique et des défis environnementaux sur notre planète, ainsi que de leur impact économique et social avec de fortes implications politiques et sécuritaires, notamment sur le continent africain, en général, et la région du Sahel en particulier, nous avons œuvré pour réduire les émissions de carbone de 11 % et augmenter la part des énergies renouvelables dans notre consommation totale d’énergie à 50 % d’ici 2030. Nos efforts dans ce domaine seront renforcés par un vaste programme de développement de l’hydrogène vert.

Outre nos efforts de promotion des énergies propres, qui couvrent aujourd’hui 48% de l’énergie totale utilisée, notre pays poursuit la lutte contre la désertification dans le cadre de l’initiative de la Grande Muraille Verte et du Comité Mixte de Lutte contre les Effets de la Sécheresse au Sahel.

Dans ce contexte, je tiens à souligner les résultats de la 28e session de la Conférence des parties sur le changement climatique (COP 28), qui a été accueillie par les Émirats arabes unis à la fin de l’année dernière, en espérant que ces progrès environnementaux seront consolidés lors de la prochaine COP 29, qui sera accueillie par l’Azerbaïdjan cette année. Nous espérons que les pays industrialisés honoreront leurs engagements de réduction des émissions et rempliront les promesses faites au Sommet de Paris à cet égard.

Majestés, Excellences et Altesses.

Messieurs et Mesdames.

En République Islamique de Mauritanie, nous sommes fermement convaincus que la coopération entre les pays ne peut être fructueuse et efficace que dans la mesure où elle est basée sur l’amitié, la confiance et le respect mutuel.

C’est pourquoi nous avons fondé notre politique étrangère sur la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, la promotion de la coopération et de l’amitié, le maintien de la paix et de la sécurité internationales et le soutien aux causes justes, sur la base de l’aune du droit international et des chartes des Nations unies, de l’Union africaine, de la Ligue des États arabes et de l’Organisation de la coopération islamique.

Dans ce contexte, nous voudrions souligner :

– Notre ferme condamnation de la guerre génocidaire perpétrée par Israël contre le peuple palestinien sans défense, en violation flagrante du droit international et du droit humanitaire international. Nous exigeons l’arrêt immédiat de ce massacre et déclarons notre engagement en faveur du droit du peuple palestinien à la dignité et à la souveraineté dans le cadre d’un État indépendant ayant Jérusalem-Est pour capitale, conformément à l’initiative de paix arabe et aux résolutions internationales pertinentes.

– Notre dénonciation et notre condamnation de l’agression israélienne actuelle contre le Liban et notre exigence de son arrêt immédiat.

– Notre appel à trouver une solution qui préserve l’unité et la souveraineté de l’État frère de Libye, et notre insistance à renforcer les efforts africains et à soutenir les efforts internationaux à cet égard.

– Notre soutien à la sécurité, à la stabilité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Soudan frère, et notre appel au dialogue et à la raison pour résoudre les problèmes qui se posent, afin de parvenir à une cessation immédiate de la guerre, de mettre fin aux souffrances humanitaires du peuple soudanais frère et de garantir le respect du droit humanitaire international.

– Notre volonté de parvenir à une solution politique qui préserve l’unité, l’indépendance et la dignité de la République arabe syrienne, pays frère, et le droit de son peuple à vivre dans la sécurité et la paix.

– Notre soutien à la légitimité au Yémen et notre appel à une solution pacifique, conformément aux initiatives arabes et aux résolutions internationales pertinentes.

– Notre position ferme sur le conflit du Sahara occidental et notre soutien aux efforts des Nations unies et à toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité visant à trouver une solution durable et mutuellement acceptable.

– Notre inquiétude face à la poursuite de la guerre russo-ukrainienne et notre demande d’une solution qui mette fin à la guerre et prenne en compte les préoccupations des deux parties, conformément au droit international et à la Charte des Nations unies, et qui évite de nouvelles tragédies et destructions dans la région et dans le monde.

Majestés, Excellences et Altesses.

Mesdames et Messieurs.

Le sommet de l’avenir, qui s’est achevé hier, a révélé la profondeur de notre conscience collective de l’ampleur de notre responsabilité partagée à l’égard de notre avenir commun et a confirmé, grâce aux plans et aux mesures adoptés au cours du sommet, que nous pouvons encore faire de cet avenir un avenir de sécurité, de paix, de prospérité et de développement durable global qui n’exclut aucun peuple ni aucun pays.

Renforçons donc la confiance entre nous, intensifions notre coopération multilatérale et accélérons la réforme de nos règles de gouvernance internationale, politiques et financières, de manière à les rendre plus justes, plus équilibrées et plus équitables, et alors, si Dieu le veut, nous pourrons sauver notre planète de la perte et assurer un avenir radieux à nos générations présentes et futures.

Merci et que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous. »

Son Excellence le président de la République et président de l’Union africaine, M. Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani devant la 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York

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