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Dialogue politique en Mauritanie : Moussa Fall face à l’intransigeance de Biram Dah Abeid

Le coordinateur Moussa Fall tente de réconcilier l’opposition politique autour du dialogue national en Mauritanie, malgré le refus catégorique de Biram Dah Abeid. Analyse d’un face-à-face politique tendu et nécessaire.

Franchement, y’a des gens qui perdent du temps comme d’autres perdent des cheveux : sans même s’en rendre compte. Le frère Moussa Fall, coordinateur du dialogue national, est actuellement dans une opération de sauvetage plus périlleuse qu’un ravalement de façade sur un volcan en éruption. Le type rame, rame encore, rame toujours pour embarquer Biram Dah Abeid dans une pirogue politique… dont ce dernier a déjà sabordé la coque avant même de monter à bord.
Mais il faut dire les choses avec tendresse. Parce que ce que fait Moussa Fall, c’est pas rien. Il a sorti la nappe blanche, les dattes de Médine, la harira, BATBOUT et a organisé un dîner d’iftar comme si c’était les négociations de Camp David. Biram est venu, il a souri, il a mastiqué, puis il a dit : « Merci pour le thé, mais je ne mange pas du dialogue réchauffé. »
Et là, tout le monde a compris. Ce dialogue-là, Biram n’y entrera que s’il reçoit les doubles des clés de la Présidence. Pas moins. Le fauteuil, le sifflet de l’arbitre, les règles du jeu, et la coupe. Sinon, il boycotte même le vestiaire.

Mais Moussa Fall, lui, il continue d’insister, comme un entraîneur qui croit encore que l’Italie va se qualifier à la Coupe du Monde. Sauf que tout le monde sait que la Squadra Azzurra a zappé deux éditions d’affilée, et pourtant… la planète foot n’a pas implosé.
Et en plus, tout le monde est en train d’arriver !L’opposition historique; la majorité de tous les régimes ; les vieux candidats à la présidence qui ont dépassé l’âge de la retraite mais pas celui des ambitions ; les partis cartables (vous savez, ceux qu’on range dans le tiroir après chaque élection) ; les personnalités de tous bords — certains même n’ont jamais su de quel bord ils venaient, mais ils viennent quand même. Tout ce beau monde est prêt à parler, signer, poser, tweeter, recommencer.
Mais Biram, lui, reste dans sa posture de gardien du temple. Il veut tout : dissolution de la CENI, reprogrammation de l’ADN électoral, réforme judiciaire, libération des détenus, micro-crédit pour l’opposition, réouverture des radios, et pourquoi pas un café politique à son nom au passage. Le mec demande des garanties qui feraient trembler une constitution suisse. Et quelque part, on peut comprendre : dans les dialogues précédents, on a souvent joué à cache-cache avec les promesses.
Le seul hic, c’est que Moussa Fall, lui-même fin politicien, a eu une petite défaillance protocolaire : il a annoncé il y a quelques semaines que « le dialogue ne pouvait réussir sans Biram. » Aïe. Fallait pas. Erreur de rookie. Parce qu’à force de dire que Biram est indispensable, on lui donne la carte VIP, le droit de véto, et surtout… le pouvoir de faire traîner tout le monde.
Et le plus drôle dans tout ça ? Le fameux dîner où tout le monde a souri, sans jamais parler du fond. Moussa n’a jamais dit qu’est-ce qui avait coincé avec Biram, préférant servir le dessert plutôt que la vérité.
Mais attention ! Ce n’est pas un simple dîner qui va masquer le vrai menu : le dialogue est une nécessité nationale. Et il aura lieu, avec ou sans sel. Car les acquis à venir — réformes électorales, cadre juridique, médiation politique — ne seront pas la propriété d’un seul leader, mais le pain partagé de tous ceux qui ont encore foi dans le processus démocratique, même si ça passe par un micro, une bouteille d’eau tiède, et 101 articles jamais appliqués.
Un dialogue politique, c’est pas une romance à l’ancienne où on attend que Don Juan daigne écrire. C’est un chantier. Une guerre des nerfs à énergie renouvelable. Et comme disait un vieux sage de Jidr el- Mouhguen:
« Quand on attend que tout le monde soit content pour avancer, on finit par dialoguer seul devant son miroir. »
Alors Moussa, mon frère, pose le couvert, mets les micros, et que la symphonie démocratique commence. Même sans ténor, même sans solo. L’orchestre, lui, doit jouer.

Mohamed Ould Echriv Echriv

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