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Dialogue ou répression : le double langage du pouvoir mauritanien

Dialogue ou répression
En Mauritanie, les faits parlent plus fort que les discours. Alors que les autorités ne cessent de vanter leur soi-disant volonté de dialogue et d’ouverture, la réalité est tout autre : interdictions systématiques de manifestations pacifiques, arrestations arbitraires de militants et de simples citoyens, criminalisation de la critique publique. Un pouvoir qui emprisonne ceux qui dénoncent ses dérives ne peut se prétendre démocratique ni soucieux d’entendre la voix du peuple.
Ce paradoxe est aujourd’hui au cœur de la crise politique nationale : d’un côté, un régime qui invite l’opposition à prendre part à des concertations présentées comme inclusives ; de l’autre, une machine répressive qui étouffe toute contestation dans l’espace public. Derrière le mot « dialogue » se cache donc une stratégie de diversion, destinée à gagner du temps et à neutraliser les forces politiques qui pourraient remettre en cause l’ordre établi.
Dans ce contexte, il serait incompréhensible que les leaders de l’opposition répondent favorablement à cet appel au dialogue. Y participer, c’est entrer dans une mise en scène où le résultat est déjà écrit : légitimer un régime autoritaire et permettre à ses représentants de brandir la bannière du consensus, alors même que la société est bâillonnée.
La responsabilité de l’opposition est donc claire : refuser la compromission, dénoncer le double langage du pouvoir et rappeler que le véritable dialogue ne peut avoir lieu que dans un climat de libertés garanties. Car la réconciliation nationale et la démocratie ne se construisent pas dans les salles fermées des palais présidentiels, mais dans l’ouverture des espaces publics à toutes les voix, y compris celles qui dérangent.
La Mauritanie ne peut continuer à vivre dans cette contradiction permanente entre un discours officiel séduisant et une pratique politique brutale. Le courage politique consiste aujourd’hui à ne pas se laisser piéger par ce simulacre, et à exiger que le mot dialogue retrouve enfin son vrai sens : celui d’un échange libre, sincère et respectueux entre toutes les composantes de la nation…Wetov
Mamadou Sy

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