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Dialogue national ou dialogue interethnique ?

Dialogue national ou dialogue interethnique ?
Une question liminaire : à partir de quel moment les Nationalistes pulaars diront-ils que l’égalité dans leur pays est parfaitement assurée ?
Eux qui, jusqu’aux événements de 89, étaient majoritaires dans la fonction publique, ainsi que dans les forces armées et de sécurité. Certains Peuls et Toucouleurs exerçaient les fonctions de chefs d’États-majors, commandants de régions militaires, ministres de souveraineté, ambassadeurs et gouverneurs de régions, alors que les Maures sénégalais ne comptaient même pas un sous-préfet au Sénégal.
Malgré tout, les ethnicistes poulo-toucouleurs avaient essayé de prendre le pouvoir par la force militaire, et même influencer le pouvoir d’Abdou Diouf pour qu’il dépêche son armée occuper le ‘Walfougui’.
Quel que soit le contexte, les nationalistes pulaars affirmeront toujours que la Mauritanie est le pays de l’apartheid, car le véritable enjeu est ailleurs. Il se limite à une ambition identitaire, et cela ne changera pas tant qu’ils n’auront pas obtenu l’approbation constitutionnelle pour que le pouvoir en Mauritanie soit exercé équitablement par quatre ethnies institutionnelles. Evidemment, une telle pullule restera coincée à travers la gorge des Maures. Ils ne pourront pas l’avaler pour une raison simple : avec qui ils pourront partager leur État ne leur fait défaut, ni au nord avec les Sahraouis, ni à l’est avec les Azawadis, surtout qu’ils sont des Maures comme eux. Que cela soit clairement exprimé. Si la demande d’un dialogue national inclusif est récurrente et persistante, c’est assurément pour mettre en place une refondation qui fera que l’État mauritanien ne sera plus uniquement arabe, mais aussi peule, soninké et wolof, et éventuellement harratine, si ces derniers deviennent une ethnie à part entière lors de cette ‘’constituante’’. En plus, de l’évocation de la question linguistique, pour que la langue arabe ne soit plus exclusivement officielle.
Sinon, pourquoi un débat contradictoire entre les partis, la société civile et le gouvernement uniquement pour traiter des questions contingentes liées à la gouvernance politique et administrative, objet du contrôle parlementaire.
En somme, si l’on n’est pas satisfait dans un tandem pour des raisons identitaires, les exigences restent constantes, même des plus inconséquentes.
Ely Ould Sneiba
Le 15 février 2025

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