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Une déclaration de Jemil Mansour qui légitime l’exclusion

Une déclaration de Jemil Mansour qui légitime l'exclusion

EXCLUSION
La sortie de Jemil Mansour illustre une posture ambiguë et profondément problématique. En rejetant les accusations d’exclusion et en pointant du doigt des partis qui n’auraient pas déposé de dossiers, il légitime en réalité la mainmise du pouvoir sur le pluralisme politique.
D’abord, pourquoi ne dit-il rien du fond du problème : le fait que, depuis treize ans, des partis régulièrement constitués ont vu leurs demandes rester sans réponse ? Ce silence arbitraire du régime, contraire à toute logique démocratique, aurait dû être sa première cible. Or, il choisit délibérément de détourner le regard, en réduisant la question à un problème administratif, comme si l’obstacle venait des victimes elles-mêmes et non de la volonté d’exclusion du pouvoir.
Ensuite, en prétendant que les premiers à être reconnus sont simplement ceux qui ont « déposé avant les autres », Jemil conforte la version officielle et blanchit le régime de toute responsabilité politique. C’est une falsification des faits : tout le monde sait que les refus successifs et l’inertie calculée de l’État visaient à maintenir un champ politique étroitement contrôlé.
Enfin, son positionnement trahit une stratégie claire : il joue le rôle de proxy du pouvoir, en se faisant le relais d’un discours qui affaiblit l’opposition réelle, notamment Tawassoul, et qui divise le camp des exclus. Il se place dans une logique d’accompagnement du système, tout en donnant le vernis d’un débat équilibré.
Qu’il l’assume : sa ligne n’est pas la défense des droits démocratiques mais la consolidation du monopole du régime sur la vie politique. En choisissant de taire l’arbitraire et d’accuser implicitement les victimes, il devient complice du verrouillage. Wetov.
Sy Mamadou

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