Dans un entretien à la presse régionale, Emmanuel Macron précise son « nouveau chemin »
Le chef de l’Etat a affiché sa volonté de mener à terme la réforme des retraites, interrompue au début de l’épidémie, en se montrant favorable à un allongement de la durée des cotisations.
Par Alexandre Lemarié Publié aujourd’hui à 05h30, mis à jour à 10h44
C’est un bref communiqué, qui met fin à une histoire de trois ans. Le premier ministre, Edouard Philippe, a présenté sa démission vendredi 3 juillet, au lendemain de l’annonce par Emmanuel Macron d’un remaniement et à quelques heures d’un conseil des ministres qui a, de fait, été annulé.
« Edouard Philippe a remis ce jour la démission du gouvernement au président de la République, qui l’a acceptée. Il assure, avec les membres du gouvernement, le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination du nouveau gouvernement », a indiqué l’Elysée. Réélu dimanche maire du Havre, M. Philippe va donc quitter Matignon. Selon la présidence de la République, un nouveau premier ministre devait être nommé dans la journée de vendredi. Ce deuxième chef de gouvernement de l’ère Macron devra ensuite constituer sa propre équipe pour porter la dernière partie du mandat. Le prochain conseil des ministres aura lieu mercredi 8 juillet.
Jeudi, dans un entretien accordé à la presse régionale, Emmanuel Macron avait déclaré qu’il allait s’entourer d’une « nouvelle équipe » gouvernementale pour les deux dernières années de son quinquennat, sans préciser s’il maintiendrait Edouard Philippe à la tête de l’exécutif. Le chef de l’Etat a finalement tranché. Avec du recul, on comprend que les mots qu’il a prononcés jeudi correspondaient à un hommage, visant à amorcer la rupture. Devant la presse régionale, il a salué le « travail remarquable » mené par le chef du gouvernement depuis trois ans et leur « relation de confiance unique ». « Ce que nous avons réussi à faire pendant trois ans, avec beaucoup de confiance et de coordination, est inédit, contrairement à ce qui a été écrit », juge-t-il. Comme pour redorer leur bilan.
Une annonce surprise
Jusqu’au bout, le mystère a plané sur les véritables intentions du président de la République, au point de peser sur les nerfs des responsables de la majorité. « Le président a envie de changer. Mais ce n’est pas sûr qu’il le change… », ironisait l’un d’eux, jeudi soir. Au sein de la majorité, les avis étaient partagés entre ceux qui étaient convaincus que l’actuel locataire de Matignon¨« restera[it] »¨et d’autres – plus nombreux, ces derniers jours – qui misaient sur son départ. Les premiers soulignaient sa popularité, sa¨« solidité »¨ou sa capacité à séduire l’électorat de droite, tandis que les seconds présentaient ce¨« gestionnaire »,¨Cissu de la droite, comme¨« incompatible »¨avec le tournant vert et social voulu par M. Macron.
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