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Dans les marges du pouvoir : le carnet de notes du président Ghazouani

Avant de partir en vacances, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a laissé un carnet d’évaluation inédit de ses ministres. Entre 5 et 18 sur 20, ce bulletin présidentiel dessine une cartographie politique de son gouvernement, un an après le début de son second mandat.

Nouakchott – Avant de s’éclipser pour quelques jours de repos, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani aurait laissé, dans les pages discrètes d’un carnet de bloc-notes, une évaluation singulière de son équipe gouvernementale. Entre 5 et 18 sur 20, les ministres sont passés au crible d’une notation aussi symbolique que révélatrice d’un style de gouvernance fondé sur l’observation patiente et le jugement discret.

Un Premier ministre sous surveillance

Le chef du gouvernement, Moctar Ould Diay, a hérité d’une appréciation intermédiaire. Sa gestion des dossiers économiques et sociaux est jugée appliquée, mais le président attend davantage d’initiatives structurantes. La note, oscillant autour de la moyenne, reflète cette attente silencieuse d’un souffle supplémentaire au sommet de l’exécutif.

Les gardiens de la présidence

Au cœur du palais, les ministres de la présidence présentent un tableau contrasté.

  • Moulaye Ould Mohamed Laghdef, secrétaire général, obtient une mention honorable : sa rigueur administrative est reconnue, mais son influence politique demeure en retrait.
  • Nani Ould Chrougha, ministre du Cabinet, fait preuve d’un zèle remarqué, parfois jugé excessif, ce qui lui vaut une note « inconstante ».
  • Mohamed Ould Abdallahi Ethmane et Aissata Ba Yahya, conseillers, récoltent des appréciations positives pour leur loyauté et leur capacité d’écoute.
  • Moctar Al-Housseinou Lam, chargé du secrétariat général du gouvernement, est noté plus sévèrement : ses lenteurs procédurales sont pointées du doigt.

Les piliers régalien : justice, sécurité et diplomatie

Sur le plan régalien, le carnet présidentiel se fait plus exigeant.

  • Mohamed Mahmoud Ould Cheikh Abdoullah Boya, à la Justice, peine encore à imprimer une marque réformatrice claire : note sévère, proche du minimum.
  • Mohamed Salem Ould Merzoug, aux Affaires étrangères, reste l’un des mieux notés, oscillant vers le haut de l’échelle (16 à 18/20), grâce à une diplomatie active, notamment en Afrique de l’Ouest et auprès des partenaires stratégiques.
  • Hanena Ould Sidi, à la Défense, et Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, à l’Intérieur, obtiennent une reconnaissance solide : efficacité sécuritaire et fermeté sur le terrain.

Économie et finances : une exigence de résultats

La gestion budgétaire et financière constitue l’un des nœuds de l’évaluation.

  • Sid’Ahmed Ould Bouh, à l’Économie et aux Finances, reçoit une note correcte mais pas triomphale : le président souligne la prudence mais regrette le manque d’audace.
  • Mohamed Maalainine Ould Eyih, à la Formation professionnelle, se distingue positivement par ses initiatives en faveur de l’emploi des jeunes.
  • Dans les secteurs stratégiques (Énergie, Mines, Agriculture), les notes varient, certaines approchant de 15, d’autres tombant à 8, preuve que le président distingue les gestionnaires visionnaires des administrateurs timorés.

Les ministres sociaux : entre bonnes intentions et lenteurs

  • Houda Mint Babah (Éducation) et Abdallahi Ould Wedih (Santé) obtiennent des notes mitigées : des réformes amorcées, mais des résistances persistent.
  • Savia Mint N’Tahah, à l’Enfance et à la Famille, bénéficie d’une appréciation encourageante pour sa proximité avec le terrain.
  • En revanche, certains portefeuilles sociaux, comme l’Environnement ou le Travail, reçoivent des notations basses, accusant un manque de visibilité.

Les grands oubliés et les surprises

Quelques ministres surprennent par leurs bonnes notes, notamment dans les secteurs techniques : Ely Ould El Veirik (Transports) et Amal Mint Maouloud (Hydraulique), appréciés pour des avancées concrètes.
À l’opposé, Moctar Ould Gaguih (Élevage) et Moctar Ahmed Bousseif (Domaines de l’État) héritent de notes basses, témoignant de dossiers laissés en friche.

Une notation politique avant tout

Entre le 5  et le 18 sur 20, le président ne distribue pas seulement des points : il trace une cartographie politique de son gouvernement. Ses « meilleures copies » se trouvent du côté de la diplomatie, de l’intérieur sécuritaire et de certains ministères techniques. Ses « élèves en difficulté » se concentrent dans la justice, le social et la gestion foncière.

Plus qu’un bulletin, ce carnet de notes est un signal. À la veille d’un second souffle attendu dans son quinquennat, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani rappelle à ses ministres que le temps n’est plus à l’installation mais à la performance. En politique, les vacances sont courtes, mais les jugements restent.

Dans les marges du pouvoir : le carnet de notes du président Ghazouani

Nouakchott – À l’heure où il s’accorde une parenthèse estivale, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a laissé, dit-on,  derrière lui un document inattendu : un carnet de bloc-notes où il attribue, à ses ministres, des notes allant de 5 à 18 sur 20. Plus qu’une curiosité, cette évaluation discrète révèle les satisfactions et les déceptions d’un chef d’État à l’entame de la deuxième année de son second mandat.

Les lignes fortes de l’évaluation

Les appréciations s’organisent en trois cercles.

  • Les mieux notés (15 à 18/20) : une poignée de ministres jugés performants, principalement en diplomatie, sécurité et infrastructures.
  • La zone moyenne (10 à 14/20) : une majorité d’acteurs politiques, appliqués mais jugés perfectibles.
  • Les lanternes rouges (3 à 9/20) : des ministres dont les portefeuilles peinent à convaincre, soit par manque de résultats, soit par faible visibilité.

📌 Encadré : Bulletin présidentiel des ministres (année 2024-2025)

Ministre Portefeuille Note /20 Appréciation
Moctar Ould Diay Premier ministre 12 Gestion correcte, mais manque d’élan réformateur.
Moulaye Ould Mohamed Laghdef SG présidence 14 Sérieux, mais influence politique limitée.
Nani Ould Chrougha Cabinet présidentiel 11 Actif, parfois excessif.
Mohamed Ould Abdallahi Ethmane Conseiller présidence 13 Écoute et loyauté.
Aissata Ba Yahya Conseillère présidence 14 Discrète, mais efficace.
Moctar Al-Housseinou Lam SG gouvernement 9 Procédures trop lentes.
Mohamed Abdallahi Ould Louly Jeunesse et Sports 10 Bonne volonté, résultats timides.
Mohamed Maalainine Ould Eyih Formation professionnelle 16 Dynamisme et initiatives concrètes.
Mohamed Mahmoud Ould Cheikh Abdoullah Boya Justice 5 Réformes au point mort.
Mohamed Salem Ould Merzoug Affaires étrangères 18 Diplomatie active et solide.
Hanena Ould Sidi Défense 15 Efficace et constant.
Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine Intérieur 16 Fermeté et maîtrise du terrain.
Sidi Yahya Ould Lemrabott Affaires islamiques 12 Constance mais peu d’innovation.
Sid’Ahmed Ould Bouh Économie et Finances 13 Prudence, manque d’audace.
Houda Mint Babah Éducation 11 Réformes entamées mais inachevées.
Yacoub Ould Moine Enseignement supérieur 12 Correct, sans éclat.
Abdallahi Ould Wedih Santé 10 Bon début, mais système fragile.
Mohamed Ould Soueidatt Fonction publique 9 Peu de visibilité.
Ahmed Salem Bede Etvagha Transformation numérique 12 Volonté de modernisation, rythme lent.
Mohamed Ould Khaled Énergie et Pétrole 14 Stratégique, mais résultats attendus.
Thiam Tidjani Mines et Industrie 13 Correct, mais prudence excessive.
El Vadil Ould Sidaty Pêche 11 Dossiers sensibles, avancées timides.
Memma Beibatta Agriculture 12 Efforts réels, mais impact limité.
Moctar Ould Gaguih Élevage 7 Peu de résultats visibles.
Moctar Ahmed Bousseif Domaines de l’État 6 Gestion critiquée.
Zeinebou Mint Ahmednah Commerce et Tourisme 12 Correct, besoin de plus de stratégie.
Mamoudou Mamadou Niang Habitat et Urbanisme 10 Volontaire mais limité.
Ely Ould El Veirik Transports 15 Avancées concrètes et visibles.
Amal Mint Maouloud Hydraulique 16 Succès remarqués, efficacité saluée.
Houssein Ould Medou Culture & Communication 11 Porte-parole appliqué, manque de relief.
Savia Mint N’Tahah Enfance & Famille 14 Bonne proximité avec le terrain.
Messouda Mint Baham Environnement 9 Peu de visibilité.
Yacoub Ould Salem Vall Décentralisation 11 Efforts notés, résultats mitigés.
Codioro Moussa N’Guenore Budget 13 Gestion sérieuse, mais attendue plus innovante.

Un signal avant le remaniement ?

À travers ce bulletin inédit, le président Ghazouani envoie un message clair : la patience n’est pas synonyme d’inaction. Les ministres en dessous de la moyenne savent désormais qu’ils jouent leur avenir politique. À l’inverse, les « premiers de la classe » sont appelés à consolider leurs acquis et à devenir des locomotives.

En politique, comme à l’école, l’année suivante sera décisive.

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