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Crise France-Algérie : un ex-premier ministre charge Macron et Retailleau

Crise France-Algérie : un ex-premier ministre charge Macron et Retailleau
Politique Par: Ali Idir 31 Mars 2025 à 14:40 TSA

En France, la gestion de la crise avec l’Algérie par Bruno Retailleau et Emmanuel Macron ne fait pas l’unanimité. D’abord, le ministre de l’Intérieur est souvent pointé du doigt par ses détracteurs pour le bras de fer qu’il a engagé avec les autorités algériennes, et son inneficacité.

Le dernier en date à remettre en cause la méthode Retailleau est Lionel Jospin, ancien chef du Parti Socialiste et ex-premier ministre sous Jacques Chirac. S’il estime que Bruno Retailleau a « raison de dire que l’Algérie doit récupérer ses ressortissants sous OQTF ».

Crise France – Algérie : ce que reproche Lionel Jospin à Bruno Retailleau
« (…) il s’illusionne quand il pense qu’il pourra résoudre le problème actuel en tordant le bras des autorités algériennes », critique Lionel Jospin dans un entretien au journal Le Monde publié ce lundi 31 mars.

Dès son arrivée à la tête du ministère de l’Intérieur en septembre dernier, Bruno Retailleau a affiché sa volonté d’engager un bras de fer avec l’Algérie sur la question migratoire. L’arrestation de son ami Boualem Sansal le 16 novembre dernier à l’aéroport d’Alger a fait raidir davantage la position du ministre de l’Intérieur sur l’Algérie.

Mardi, il a encore menacé l’Algérie de représailles si elle ne libérait pas Boualem Sansal qui a été condamné le lendemain jeudi 27 mars par le tribunal de Dar el Beida (Alger) à cinq ans de prison ferme et 500.000 dinars d’amende.

Sur ce dossier, Lionel Jospin espère une libération de l’écrivain franco-algérien, ce qui pourrait aider, selon lui, à « reprendre le dialogue » entre les deux pays. Il explique : « Le président Abdelmadjid Tebboune semble vouloir parler avec le président Emmanuel Macron. J’espère qu’il fera un geste en accordant la grâce et en rendant sa liberté à l’écrivain Boualem Sansal. Cela aiderait peut-être à reprendre le dialogue. »

Pour Lionel Jospin, « ni la France ni l’Algérie, malgré les contentieux historiques et les blessures du passé, n’ont intérêt à une crise qui se prolonge ».

Une crise inédite qui dure depuis l’annonce de la décision du président français Emmanuel Macron de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, un territoire classé non autonome par l’ONU. Cet alignement de la France sur les thèses marocaines concernant ce conflit qui dure depuis 1975, a provoqué la colère d’Alger. Le même jour, l’Algérie a retiré son ambassadeur à Paris. Huit mois après, elle n’a pas encore désigné son successeur.

Sahara occidental : Jospin reproche à Macron d’avoir manqué de prudence

Lionel Jospin regrette qu’Emmanuel Macron ait « nourrie » cette crise en « oubliant la prudence qui était jusque-là celle de la France sur la question du Sahara occidental. » Les relations franco-algériennes étaient déjà en crise, avec une évolution en dents de scie, alternant les périodes de froid glacial et de réchauffement, avant la décision de Paris de s’aligner sur les thèses marocaines concernant le Sahara occidental.

En plus du conflit sahraoui, les contentieux entre les deux pays sont nombreux : mémoire, lutte contre l’immigration, octroi des laissez-passer consulaires, commerce, situation de la diaspora algérienne en France…

Source: TSA

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