Contribution: Pourquoi faut-il soutenir Biram ?
Pourquoi faut-il soutenir Biram ?
Biram est une emblème indéniable de la lutte mauritanienne, notamment la lutte abolitionniste. Sa force politique n’est inconnue de personne. Je peux affirmer, avec peu de risque de me tromper, que dans les 20 dernières années de l’histoire de notre état (quasiment le tiers de celle-ci), il est la figure qui a le plus fait vaciller le système. Notre dernière décennie politique fut incontestablement celle de la lutte Biramienne. Ainsi, nous pouvons reconnaître que Biram, quelque puisse être sa préhistoire politique, s’est illustrée depuis le début de son leadership dans une opposition concrète et coriace qui l’a amené plusieurs fois derrière les barreaux. Force est de constater que ces arrestations répétées ne peuvent être classifiées comme ‘accidentelles’.
Oui, il a eu à user du récépissé du Sawab pour se présenter à des élections. J’ai eu à exprimer mes réserves face à une telle alliance le 2 juin 2018 dans un post. Mais il nous incombe aussi de considérer, malgré la légitimité de ces réserves, la question suivante. Avait-il pu utiliser un récépissé d’un autre parti de l’opposition « convenable » ?
Par ailleurs, a-t-il exprimé une seule idée baathiste depuis qu’il utilise ce récépissé? Aurait-il posé un acte nassériste? Soyons clairs: je n’idéalise pas Biram. Je n’idéalise personne. Mais je ne diabolise personne non plus. Je reste tout simplement factuel pour garantir une certaine objectivité. J’ai eu à avoir maille à partir avec Biram; mais cela n’a pas été sur la base d’une idée d’obédience baathiste ou nassériste qu’il aurait commise.
Non, sur le plan idéologique, Biram a montré sa détermination face à l’esclavagisme en procédant à son anéantissement: destruction de l’idéologie qui le sous-tend, libération des esclavagisés et autant d’actions concrètes. Cela reste un fait. Et un fait n’a pas la même valeur qu’une crainte ou une suspicion! Il a également dénoncé la discrimination raciale et les crimes commis en Mauritanie.
Concernant cette « affaire Sawab », je peux rappeler que lors des législatives passées, nombreux étions-nous à tomber d’accord sur le fait de soutenir le candidat Ba Boubou, présenté avec le récépissé de ce parti, au deuxième tour en Europe. Parmi nous, des gens que l’on ne peut aucunement soupçonner de connivence avec l’idéologie baathiste. Nous l’avions fait pour barrer le chemin au pouvoir. Et aujourd’hui, pour les mêmes raisons, Biram est le mieux placé pour réaliser cette alternance tant voulue.
Alors pas d’excuse qui tienne! Une seule chose devrait compter en ce moment: concentrer le suffrage sur Biram pour maximiser les chances d’une alternance. Il faut éviter le jeu de la division, seul levier de la reconduite du régime.
Le 20 juin 2024
Dr Mouhamadou Sy