Contribution – Maroc : De la haine à l’imploration de l’Algérie
Contribution – Maroc : De la haine à l’imploration de l’Algérie
Contribution
Maroc : De la haine à l’imploration de l’Algérie
Le journal marocain « Hespress », dans sa livraison du 13 mai 2023, vient encore une fois de débiter son chapelet de haine anti-algérienne, en publiant, sous le titre insidieux « Sommet arabe de Djeddah : La difficile équation algérienne ». Il s’agit d’une attaque en règle contre l’Algérie, ses plus hautes institutions et son arabité sous le prétexte faussement avancé de l’isolement de l’Algérie sur le retour de la Syrie à la Ligue Arabe et suggérer, de manière sournoise, la défection du Président Tebboune au prochain sommet de Djeddah.
Alors que des faits historiques et contemporains têtus mettent le Maroc au banc des accusés contre l’unité arabe, en la torpillant depuis longtemps, et qui continue, aujourd’hui, sous nos yeux, à poignarder, dans le dos, sa cause centrale, la propagande marocaine est juste pitoyable de s’attaquer à un pays dont la position panarabe n’a pas failli d’un iota depuis son indépendance !
Voyons voir l’histoire et le présent du Maroc et sa diplomatie s’agissant de l’unité arabe et de ses dossiers de l’heure quand son ministre des affaires étrangères se fait plaisir en twittant récemment sa vocifération insidieuse contre le sommet d’Alger et que « Hespress » vient ainsi de développer dans une implacable obéissance à la ligne éditoriale de la propagande makhzénienne.
1. Nom de code ‘’Sipourim’’
Toute honte bue, « Hespress » et ses commanditaires se permettent de donner des leçons de panarabisme à l’Algérie quand en 1965 le monarque marocain livrait sur un plateau les chefs d’Etat arabes à un moment crucial de guerre israélo-arabe. Sur un tout autre plateau, des années bien après, une émission de la télévision de l’entité sioniste livrait des révélations sur la trahison du Maroc. Alors que la date et le lieu du 3ème sommet de la Ligue arabe de 1965 à Casablanca, étaient fixés, le monarque marocain recevait deux années avant la Guerre des six jours, une délégation du Mossad et du Shin Bet (Service de sécurité intérieure israélien). Ces espions sionistes chargés de la mission dont le nom de code était ‘’Sipourim’’, devaient espionner les chefs d’Etats arabe durant leur sommet en y installant des équipements d’enregistrement dans une chambre d’hôtel. « Mais à la dernière minute, les responsables marocains se ravisent et proposent à Israël de procéder eux-mêmes à l’enregistrement des travaux. Ce qui fut fait en livrant, une copie des enregistrements au Mossad. Grace à ces enregistrements, la mise sur pied d’un commandement unifié etc….»
On connait la contrepartie, l’aide et la complicité de l’entité dans l’assassinat de Ben-Barka et une modique assistance à ses policiers pour mieux mater son propre peuple.
2. Quand Hassan II rend le tablier
Autre fait d’arme du Maroc, dans la diplomatie arabe et le panarabisme, le 26 juillet 1982, Le roi Hassan II a présenté à la Ligue Arabe sa démission du poste de président en exercice du sommet arabe à la suite des réactions de certains pays arabes qui soutenaient la cause palestinienne et s’insurgeaient contre sa rencontre à Ifrane, avec le premier ministre de l’entité sioniste, Shimon Pérès.
La tradition dans ce royaume de la défection et de la volte-face renseigne sur son présent auréolé par l’absentéisme de son monarque à faire face à ses pairs. L’explication est simple : Pas de crédibilité, ni d’arguments, l’absentéisme est la meilleure des parades des poltrons.
3. L’immigration marocaine vers l’entité sioniste.
En 1967, selon la même source, le Maroc, contrairement, à ce qu’on pourrait croire, au moment de la vague mondiale du « retour des juifs dans la terre promise », a été le premier à faire émigrer ses propres citoyens dans un honteux déracinement des milliers de ses citoyens. L’affluence était grande pour échapper à un régime autoritaire et sanguinaire même chez le diable.
Le destin de cette immigration devait, faut-il le rappeler, grossir les rangs de « Tsahal » pour un dessein cruel d’extermination des palestiniens et d’anéantissement de leur droit légitime inaliénable.4. Honteuse normalisation.
Et, pour clore ce chapitre de la honte sans rougir, revoilà le Maroc qui normalise au grand jour avec l’entité sioniste. Pis encore, il s’enfonce ouvertement et profondément dans une alliance entre deux systèmes coloniaux, l’entité sioniste contre le peuple palestinien arabe, et un monarque, se disant arabe et commandeur des croyants, contre un peuple dont l’arabité et l’Islam, sont des plus authentiques, celui du Sahara Occidental.
Un engrenage humiliant qui fait perdre au Maroc, le peu ou prou, de crédibilité puisqu’à aucun moment donné, depuis ce coup de poignard dans le dos des palestiniens et au plus fort des tensions à El-Qods, et des massacres de Ghaza, ni le commandeur des croyants, ni son alter-ego, le président du Comité d’El-Qods, n’a bougé le petit doigt pour se dédouaner de ses titres qu’il porte indument comme un fardeau devant l’histoire, son peuple et le monde arabe et musulman abasourdis.
Le revoilà, bien des années après, dans la même constante complicité, obéir à l’entité sioniste pour lui envoyer , cette fois-ci, de la main d’œuvre pour construire les colonies sur les décombres des habitations palestiniennes démolies, et des infirmières pour soigner et prendre soin des vétérans des guerres de 1948, de Suez en 1956, des Six Jours en 1967, de l’usure en 1967, de 1973, de la première et de la seconde guerre du Liban, respectivement, en 1982, et en 2006.
Le panarabisme marocain a un nom, la trahison !
En revenant à « Hespress » souillé par tant d’affabulations, d’attaques bassement gratuites, et de contre-vérités, la défection du monarque au sommet d’Alger illustre, à elle seule, l’attitude malsaine de la diplomatie de Bourita qui avait conduit sa délégation à Alger juste pour saborder le sommet arabe du 1er et 02 novembre 2022. Ce sommet d’Alger pour rappel, a été, non déplaise au Maroc, à « Hespress », à sa diplomatie, à sa propagande, et ses commanditaires, celui de l’unification des rangs et non de la dispersion. Et pour cause, il réunit les rangs palestiniens et jeté les bases fondatrices qui font que demain, la Syrie sera de retour dans le giron arabe.
C’est celui qui a sensibilisé les pays arabes à se souvenir et prendre acte de la nécessaire cohésion arabe autour la cause palestinienne en présidant le comité qui en est issu pour faire de l’Etat de Palestine un membre à part entière de l’ONU.
Ce sommet, a été rassembleur, OUI, pour avoir réuni la majorité des Etats arabes après une rupture de trois ans sans que les chefs d’Etats arabes ne se sont vus ou parlés ensemble, sauf bien-sûr, le monarque marocain tapi dans son ombre en laissant son fusible de Bourita, malmené et humilié.
S’agissant de crédibilité, si l’Algérie a fait montre de tentative pour faire revenir la Syrie à la Ligue arabe, elle aura quand même essayé de s’investir sans se jeter des fleurs. Et même s’il est incontestable que le prochain retour de la Syrie dans le giron arabe est l’œuvre, en grande partie de la diplomatie algérienne et de la ténacité du Président Abdelmadjid Tebboune, la seule satisfaction de l’Algérie est justement cet idéal de rassemblement et d’unification des rangs arabes sans prétendre à un quelconque leadership panarabe. Il suffit à l’Algérie que le Président Bachar El-Assad reconnaisse, lui-même, le poids et la contribution d’Alger dans ce dénouement heureux.
Si Ryad a accompli un travail pour «convaincre tous les pays réticents (le Maroc surtout) au retour de la Syrie de Bachar Al Assad » selon les termes de « Hespress », l’Algérie ne peut qu’y applaudir et féliciter l’Arabie Saoudite au lieu de distiller, comme le fait « Hespress » le venin de la division et de la haine au sein de la ligue arabe.
Mais, entretemps, qu’a-t-il fait le Maroc pour la Syrie quand elle fut abandonnée, et récemment encore, quand elle fut frappée par un séisme meurtrier ? Ni le Monarque marocain, ni aucune voix n’est venue du Maroc, ne serait-ce que pour exprimer un peu d’humanisme ou des « condoléances diplomatiques» comme si le peuple syrien, son chef d’Etat, n’avaient pas de droit humains.
Bien au contraire, Rabat a tout fait pour se dresser contre le retour de Damas à la Ligue arabe et, dans une apothéose de la diplomatie marocaine, lui faire un chantage pour que la Syrie abandonne ses propres principes.
Si le Maroc tente de prendre le train en marche sur le dossier de la Syrie, il n’a qu’à se faire pardonner pour son animosité contre ce pays et son peuple au lieu de s’attaquer à l’Algérie dans une pitoyable litanie tout en l’implorant, à la fois, pour une impossible réconciliation, en l’état des choses.
Et si « l’Algérie a rompu ses relations avec le Maroc et refuse toute médiation », c’est justement parce qu’elle est devenue allergique à son « Teyhoudite » qui dépasse ? par certaines de ses énormités, son allié sioniste.
Quant aux relations de l’Algérie avec ses pays frères du monde arabe, elles ont l’avantage de la sincérité et de la transparence tout étant réciproquement fraternelles et transparentes sans aucune hypocrisie, ni lèche-botte comme il est traditionnellement dans l’ADN des opportunistes de la diplomatie du pays voisin.
« Valider la réadmission de la Syrie au sein de la Ligue arabe », selon les termes de « Hespress », me rappelle un usage effronté usité par la propagande marocaine quand Rabat intégrait l’Union Africaine pour souligner que si La Syrie est correctement réadmise à la Ligue arabe, le Maroc avait fait acte d’adhésion en signant l’acte constitutif de la nouvelle Organisation panafricaine dénommée « Union Africaine » bien en bas de la signature de la RASD.
Si, enfin, le Maroc est rongé par le cancer sans pouvoir le faire métastaser dans le monde arabe, il ne doit s’en prendre qu’à lui-même et se faire bonne conscience avant de vouloir fréquenter, de nouveau, l’Algérie.
Quand au concept propre du « Nif » Algérien, en avez-vous chez « Hespress » une quelconque réplique pour mieux sentir et savoir ce qu’est d’être algérien ?
Mohamed El-Abassi, ex-diplomate
Source: lapatrienews.dz