Contribution – Les pointillés d’une démarcation territoriale ou l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental
Contribution – Les pointillés d’une démarcation territoriale ou l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental.
Contribution
Les pointillés d’une démarcation territoriale ou l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental
Sa position géographique exacte et de droit sur le globe terrestre est la suivante avec une précision millimétrée : sa latitude, 24.221916, sa longitude, 12.886729000000003. Le territoire du Sahara Occidental, étant défini et inscrit sur les cartes du monde est séparé du Maroc par ce trait en pointillés sur les cartes géopolitiques officielles de l’ONU, d’Oxford et de toutes les universités du monde et des pays, ce qui offre la lecture et la seule interprétation qui signifient qu’il s’agit d’un territoire non autonome, en attente de son statut définitif, à travers un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental.
Ces pointillés sont applicables dans l’espace terrestre, marin et dans le ciel du Sahara Occidental. Par conséquent et selon le droit international, tout pays ou entité qui conclut un quelconque contrat avec le Maroc impliquant le territoire, les eaux territoriales et l’espace aérien du Sahara occidental, sont dans l’illégalité et risquent de se heurter à des poursuites de droit et à des représailles militaires s’agissant d’une zone de guerre.
Et si, le droit ne signifie plus rien pour certains pays et compagnies, ils s’en défendront, un jour, d’avoir encouragé un fait colonial et de renflouer son armement et son entêtement, pour l’oppression d’un peuple qui ne demande que son droit à l’autodétermination.
Pour mieux comprendre, voici-après, un rappel chronologique très sommaire de quelques repères historiques, juridiques, politiques et diplomatiques du conflit du Sahara Occidental.
La résolution 1514 sur la décolonisation des pays et peuples colonisés.
Cette résolution votée par l’assemblée générale des Nations Unies le 14 décembre 1960 préconise l’autodétermination des pays et peuples colonisés. Le territoire et le peuple sahraouis sont inscrits sur la liste d’une décolonisation à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination en vertu de cette résolution.
Cette résolution est celle-là, même, qui a ouvert à la décolonisation de l’Afrique qui a vu ses indépendances érigées en principe de l’OUA des pères fondateurs, pendant que maintenant, l’Union Africaine, dépourvue de leadership et confiée à une commission corrompue, a tenté d’ouvrir son temple au plus raciste et xénophobe des entités, que celui d’un autre apartheid, pour lui offrir un droit de regard et d’observation au sein de l’Organisation continentale ! Pourtant la collusion maroco-sioniste a été démontrée au détriment des « freedom fighters » dans toute l’Afrique Australe et, en particulier, contre l’ANC de Nelson Mandela en Afrique du Sud.
Cette Union corrompue ignore l’histoire et certains principes.
Le principe de l’intangibilité des frontières
A la création de l’OUA, ce principe a été adopté par les pères fondateurs de l’Organisation continentale pour préserver le continent d’un embrasement généralisé sur la question des frontières entre les pays africains. Une sage décision qui, en effet, a contribué à régler nombre de différends frontaliers et aboutir à des accords de bornages de celles-ci, de manière, définitive.
Le Maroc obsédé par le concept propre unilatéral de frontières authentiques, inscrit dans sa constitution poursuit un délire colonialiste au Sahara Occidentale et des velléités expansionnistes en Mauritanie et en Algérie
L’arrêt de la Cour internationale de justice
Interrogée sur le statut de ce territoire, la CIJ a dit en 1975, qu’il n’existe aucun lien d’allégeance entre les populations du Sahara Occidental avec le roi du Maroc qui aurait valeur d’une quelconque souveraineté de celui sur ce territoire.
Second point très important, le territoire du Sahara Occidental, n’a jamais été une « terra nillus », autrement dit, vierge et non peuplé, et qui aurait été découvert pour devenir une possession territoriale d’un pays déjà existant.
Explication : outre le fait que ce territoire était une colonie espagnole, une population ayant de traditions, une religion et des us et coutumes propres, y vivaient depuis toujours dans une organisation sociale ancestrale bien établie dans le temps et dans l’espace.
L’invasion du Maroc
Au départ des espagnols, le Maroc a organisé ce qu’il appelle la « marche verte » mais qui ne fut qu’une opération d’enrôlement d’une plèbe désœuvrée à laquelle on avait promis l’eldorado. Au final, une majeure partie de ces marocains avaient rebroussé chemin en laissant les forces armées royales continuer une véritable invasion armée pour s’emparer du territoire du Sahara occidental et tenter de coloniser son peuple sans y parvenir à ce jour.
La marche, plutôt, rouge et sanguinaire a laissé dans son passage des martyrs sahraouis tués de sang froid dans une tentative d’exterminer le peuple sahraoui. A ce moment là, l’Espagne s’est tue et les nations unies n’avaient rien vi, ni entendu. Mais la détermination de ce peuple avait des ressorts de survie et de résistance qui allaient, bien plus tard, faire entendre parler de lui.
Les accords de Madrid
En 1957, Mokhtar Ould Daddah, déclare : « En un mot, nous nous réclamons de cette même civilisation de désert dont nous sommes si justement fiers. Je convie donc nos frères du Sahara espagnol à songer à cette grande Mauritanie économique et spirituelle», et lance ainsi l’idée d’une Grande Mauritanie.
Faute d’accomplir ce rêve impossible, il signera les accords de Madrid pour une partage du Sahara Occidental et le 14 novembre 1975, L’Espagne signe les accords de Madrid avec le Maroc et la Mauritanie, en vertu desquels, les deux tiers nord pour le Maroc, le tiers sud pour la Mauritanie. L’Espagne obtient des concessions pour le phosphate de Boukraâ et la pêche.
La population locale n’est pas consultée et le Front Polisario s’oppose violemment à ces accords. Le 10 décembre, l’Assemblée générale de l’ONU lui donnera raison, en vertu de sa résolution 3458, approuve le rapport de la mission de la Cour internationale de justice : « la mise en œuvre d’un référendum d’autodétermination du peuple su Sahara Occidental, et prie toutes les parties concernées « de mettre fin à toute action unilatérale qui contreviendrait aux décisions de l’Assemblée générale relatives au territoire ».
La colonisation et l’oppression militaire des forces royales au Sahara Occidental
Elle s’est accompagnée par une répression sans pareille du peuple du Sahara Occidental poussé à l’exil et à la rébellion armée.
Le nombre des détenus sahraouis dans les geôles marocaines de haute surveillance témoigne de la violence et du non-droit de cette tentative de colonisation inaccomplie pou faire taire la revendication légitime d’un peuple qui ne demande que son droit à l’autodétermination.
Des figures historiques ont été éliminées et d’autres contemporaines de la résistance sahraouie, ont pris la relève. Elles se sont faites bastonnées, emprisonnées, cagoulées, malmenées et agressées, sans qu’elles ne baissent les bras, n’abdiquent à un colonisateur marocain, ni n’abandonnent leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
On a vu des yeux de femmes au beurre noir , des dames bousculées dans la rue et rouées de coups de bastonnade, enfermées et coupées du monde, mais elles sont là à résister contre le plus abject des colonisateurs, étant le denier sur terre et sous ordre d’un monarque qui se dit commandeur des croyants contre un peuple musulman !
Le processus de paix
Après plusieurs visites et de logues pourparlers directs entre le Front POLISARIO et le Maroc, les deux parties au conflit, James Baker, alors représentant personnel du secrétaire général de l’ONU, met au point une solution au conflit. Le Polisario libère, en guise de bonne volonté, 201 prisonniers marocains « à titre humanitaire ».
Ce plan « Baker prévoit l’établissement d’une Autorité du Sahara occidental pour cinq ans, puis la tenue du référendum auquel les Marocains non originaires du Sahara occidental participeraient et auquel la nouvelle option d’une « autonomie permanente » figurerait.
Le plan est approuvé unanimement par le Conseil de sécurité sous la condition de son acceptation par toutes les parties. Il est refusé par le Maroc. Baker démissionnera en juin 2004.
Revirement du Maroc et sa violation du cessez-le-feu
On se souviendra du discours du premier ministre marocain devant l’assemblée générale de l’ONU, jurant solennellement, que feu le roi Hassan II, donnera au peuple du Sahara Occidental, son droit à un référendum d’autodétermination pour choisir librement son destin. La solennité de ce discours, aujourd’hui, dans les archives de l’ONU, n’a d’égal que le mensonge du Maroc et sa politique pour gagner du temps.
En 2020, le Maroc viole le cessez le feu de 1991 et force le passage à travers la zone tampon, sensée être sous contrôle de la MINURSO, d’El-Guergarate vers la Mauritanie. Si ce n’est pas une flagrante complicité de celle-ci ! Et au lieu de préserver la paix l’ONU, à travers sa MINURSO, se tait face une belligérance militaire marocaine. Quel crédit lui accorder ?
La guerre a aussitôt repris et le conflit du Sahara Occidental, faute d’un engagement de la communauté internationale, notamment, du Conseil de sécurité de l’ONU, qui se dérobe de sa responsabilité historique, a repris n’étant plus un conflit dormant qui accommodait les membres permanents du Conseil de sécurité.
Le Maroc des subterfuges, de la manipulation et de la corruption
C’est un retour à la case départ du conflit du Sahara Occidental auquel nous assistons : la cause du peuple sahraoui et sa revendication pour un référendum d’autodétermination reste intacte, malgré tous les subterfuges et la corruption du Maroc employés pour s’y soustraire et de tenter de convaincre certains membres de la communauté internationale, de soutenir, par des moyens léonins, son plan unilatéral d’autonomie.
Aujourd’hui, les relations officielles et occultes du Makhzen avec quelques soutiens occidentaux sont à bout de souffle. Le revirement de l’Espagne du premier ministre finissant, Pedro Sanchez, pris dans le piège de la corruption et du chantage n’y peut rien pour renverser l’histoire et le droit international. Son revirement personnel, tant que sa soumission sous le chantage d’un espionnage aux conséquences lourdes pour la démocratie espagnole, ne manquera de ternir la crédibilité de ce pays confiée à une gouvernance corrompue de son « Pédrito ».
Des pointillés qui se compléteront fatalement en une ligne discontinue
Les victoires militaires, diplomatiques et juridiques de la République Arabe Sahraouie Démocratique se succèdent, les unes après les autres. Sur le terrain de la confrontation militaire aussi bien que sur le plan diplomatique, là où, une génération de diplomates polyglotte et aguerrie, se sacrifie pour le triomphe de sa cause nationale, mais aussi, juridique à l’exemple des arrêts successifs de la cour européenne de justice.
Soutenue par plusieurs pays de ce globe qui ont refusé d’échanger leurs principes contre la corruption du Makhzen, et plus, encore, des Organisations internationales et des personnalités militantes publiques et anonymes et anti-colonisation, le triomphe de cette juste cause ne tardera pas à compléter les pointillés sur une carte en une ligne discontinue pour que le Sahara occidental retrouve son indépendance et sa liberté.
Mohamed El-Abassi