Libye : hypothèse d’une séance informelle du Conseil de sécurité de l’ONU avec les deux gouvernements rivaux
Libye : hypothèse d’une séance informelle du Conseil de sécurité de l’ONU avec les deux gouvernements rivaux.
La session se concentrera sur les développements politiques, sécuritaires et humanitaires dans le pays, ainsi que sur le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU sur les activités de la mission en Libye.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies tiendra une session consacrée à la Libye le 16 décembre, avec un exposé du représentant intérimaire de la Mission de soutien des Nations Unies en Libye (MANUL), l’américain Stéphanie Koury. La session se concentrera sur les développements politiques, sécuritaires et humanitaires dans le pays, ainsi que sur le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU sur les activités de la mission en Libye. Malgré les tensions géopolitiques, les membres du Conseil de sécurité restent unis sur l’importance d’une solution politique menée par les Libyens, conduisant à des élections nationales capables de restaurer la stabilité politique, économique et sociale. Le Conseil continue de soutenir le rôle de médiation de la MANUL pour faciliter un accord inclusif entre les parties au conflit.
Une hypothèse à l’étude est d’organiser une session informelle du Conseil de sécurité selon le format « Arria », qui permet des discussions confidentielles et flexibles, impliquant des représentants des deux factions gouvernementales en Libye, afin d’explorer des solutions pour sortir de l’impasse politique. Selon le site d’information libyen « Al Wasat », une mission sur le terrain est également envisagée pour évaluer directement la situation et soutenir les décisions du Conseil.
Il convient de rappeler que la Libye d’aujourd’hui est administrée par deux coalitions politico-militaires rivales : d’une part, le gouvernement d’unité nationale (Gun) du Premier ministre basé à Tripoli. Abdulhamid Dabaiba, reconnu par la communauté internationale et soutenu avant tout par la Turquie ; de l’autre, le gouvernement du premier ministre désigné par le Parlement basé à l’Est, Oussama Hammad, en fait un exécutif parallèle basé à Benghazi contrôlé par le général Khalifa Haftar, chef de guerre ayant des liens étroits avec la Russie. La récente prolongation du mandat de la MANUL, sans la désignation d’un représentant spécial, a ravivé les tensions entre les membres du Conseil. Les États-Unis et les puissances occidentales ont exprimé leur inquiétude face à l’influence croissante de la Russie dans l’est de la Libye. Moscou, de son côté, attribue la responsabilité de la crise libyenne aux pays occidentaux, suite à l’intervention militaire de l’OTAN en 2011, et les accuse de poursuivre des intérêts économiques liés aux réserves pétrolières libyennes.
Le Conseil de sécurité place le soutien à un processus politique conduisant à des élections nationales au centre de son ordre du jour. Les principaux objectifs comprennent la création d’un terrain d’entente entre les deux gouvernements rivaux et l’adoption d’une législation électorale commune. La possibilité d’établir un gouvernement temporaire unifié pour organiser des élections est également à l’étude. Une autre question cruciale est la nomination d’un nouveau représentant spécial pour la MANUL, considérée comme fondamentale pour maintenir la crédibilité de l’ONU en tant que médiateur. Cependant, selon des sources d’Al Wasat, des désaccords subsistent entre les membres du Conseil sur le choix du candidat, retardant ainsi le processus de nomination.
Sur le plan sécuritaire, l’accord de cessez-le-feu signé en 2020 continue de tenir, mais les tensions politiques des derniers mois ont alimenté les craintes (jusqu’ici infondées) de nouvelles escalades violentes. La MANUL et le Conseil de sécurité ont réitéré à plusieurs reprises la nécessité d’éviter le recours à la force, appelant les parties à faire preuve de calme et de modération. Il est également nécessaire d’évaluer les éventuelles répercussions en Libye des récents développements en Syrie, où l’avancée des forces rebelles soutenues par la Turquie a pris au dépourvu les militaires du gouvernement de Bachar al Assad et les alliés russes. Une résurgence du conflit syrien pourrait en effet avoir des conséquences sur la présence en Libye de mercenaires syriens pro-turcs soutenant le Gun d’une part et de mercenaires pro-russes soutenus par Haftar d’autre part.
Agenzia Nova