Confort individuel et libertés collectives

Confort individuel et libertés collectives

La mutation que promettent celles et ceux qui résistent à la menace d’aller en prison ne serait pas du goût de tout le monde et embarrasserait les officines qui travaillent contre elle. Parce qu’ils démontrent, au fil des jours, qu’ils ne sont pas friands de changement et qu’ils n’ont pas le moins du monde envie de regarder la demande de plus près, sauf s’ils y sont contraints, certains responsables de la débâcle actuelle pourraient continuer à lui faire barrage.

À empêcher que se concrétise tout projet, en faveur de la moindre avancée, pour continuer à régner allègrement et en toute impunité. Que l’on se rende à l’évidence ou que l’on refuse d’accepter la demande comme une réalité qui finira par s’imposer, ils sont une majorité à ne pas vouloir baisser les bras. Celle pour laquelle il n’est pas question de renoncer à ses rêves.

À l’idée que seule la satisfaction des exigences, émises par un mouvement populaire, dont les velléités grandissent en même temps que les résistances au changement réclamé par lui, a des chances de calmer la fronde. Comment douter des intentions d’un Hirak qui attise le mécontentement de ceux qui voient en lui l’ennemi qui travaille à saper ce qui reste de stabilité à l’État ? Un mouvement populaire qui ambitionne de changer le cours des choses et dont il serait bon d’écouter les appels et d’apaiser la colère. La raison enseignerait de ne pas mépriser les revendications pacifiques d’une opinion qui compte en son sein tous les mécontents et toutes les forces qui appellent à redresser le navire Algérie.

Dans la révision constitutionnelle à laquelle ses promoteurs disaient tenir absolument, la liberté d’expression est consacrée. Cela aura plutôt mal commencé. Parce que pour convaincre de son engagement à mener le pays à bon port, on devrait manifester moins de nervosité à l’idée que l’on puisse envisager de s’exprimer sans contrainte.

Dès sa naissance, le 22 février 2019, le mouvement populaire a exposé, sévèrement, les raisons qui lui ont fait investir la rue et insisté sur le caractère hautement pacifique de ses revendications. La répression serait-elle la seule susceptible de stopper ses ardeurs ?

Malika Boussouf

lesoirdalgerie

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