Conflit foncier à Aéré : tensions récurrentes et inertie administrative pointée du doigt
La commune d’Aéré Mbare est à nouveau secouée par un conflit foncier mettant en lumière l’inaction des autorités locales. Cette tribune de Mamadou Moustapha Bâ analyse les causes, les enjeux sociojuridiques et l’urgence de solutions durables pour préserver la paix sociale.

Le conflit foncier qui secoue Aéré Golléré et Aéré M’Bare révèle une nouvelle fois l’inaction des autorités locales face aux tensions croissantes autour des terres coutumières. Mamadou Moustapha Bâ, Président du PAREN/VE appelle à des solutions structurelles, à un dialogue national et à une gouvernance plus responsable pouVider le cacher garantir justice foncière et cohésion sociale.
La récurrence du conflit foncier dans la commune d’Aéré, notamment dans les villages d’Aéré Golléré et d’Aéré M’Bare, interpelle une fois de plus la conscience collective. Alerté très tôt ce matin par plusieurs responsables communautaires, j’ai pris le soin d’examiner minutieusement les faits afin d’en comprendre les ressorts. L’analyse objective de la situation révèle une constante préoccupante : le laxisme persistant des autorités administratives locales, dont l’inaction contribue à l’exacerbation des tensions au lieu de les prévenir. Cette légèreté institutionnelle expose dangereusement la cohésion sociale et met à nu les limites d’une gouvernance locale incapable de sécuriser les droits fondamentaux des populations.
Il convient de rappeler que ce phénomène n’est pas inédit. L’année dernière déjà, à la même période, j’avais attiré l’attention des autorités locales comme nationales sur l’urgence d’intervenir pour éviter une escalade. Cet avertissement, pourtant fondé sur le principe élémentaire de stabilité sociale, est resté sans suite, illustrant un défasage inquiétant entre les réalités du terrain et la réactivité de l’administration.
Sur le plan juridique comme sur le plan sociopolitique, il est établi que les terres coutumières appartiennent légitimement à leurs détenteurs autochtones. Reconnaître cette vérité n’est pas un acte symbolique, mais un impératif de justice, de réparation et de cohésion. Toute tentative d’en minimiser la portée ou d’en manipuler la lecture ne peut que nourrir les frustrations et constituer un terreau fertile aux dérives communautaires.
La question foncière est aujourd’hui un enjeu préoccupant, non seulement en raison de son poids historique et symbolique, mais aussi parce qu’elle conditionne la paix sociale et l’avenir même du vivre-ensemble. C’est pourquoi, comme je l’ai déjà exprimé à un niveau supérieur, notamment lors de mon audience avec le Chef de l’État, j’ai insisté sur la nécessité d’y apporter des solutions urgentes, structurantes et durables. J’ai également plaidé pour que, lors du prochain dialogue national, cette problématique occupe une place de choix, afin que nous puissions enfin offrir à nos populations une réponse définitive qui garantisse une cohabitation harmonieuse et équitable.
Il est d’autant plus regrettable que certains acteurs, mus par des intentions électoralistes, s’appliquent à attiser les tensions communautaires, privilégiant des calculs cyniques au détriment de la paix civile. Cette instrumentalisation de la fragilité sociale constitue une faute politique majeure, que nous avons le devoir de dénoncer avec fermeté.
Face à ces dérives, la responsabilité collective s’impose. Nous appelons nos communautés à la retenue, à la lucidité et au refus de toute manipulation. Car nos populations savent aujourd’hui que la cohésion, la justice foncière et la communion intercommunautaire restent les seules voies possibles pour construire un avenir stable, apaisé et durable.
Le 23/11/2025
Mamadou Moustapha Bâ



