Communiqué de la 1087ème réunion du CPS tenue le 1 juin 2022, sur la situation au Sahel, Addis-Abéba, Éthiopie

CPS préoccupé par la dégradation rapide de la situation sécuritaire, politique et humanitaire dans le Sahel,

CPS -Le Conseil de Paix et de Sécurité,

Rappelant la Déclaration sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement, adoptée par la 16ème session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UA tenue à Malabo , en Guinée équatoriale, les 27 et 28 mai 2022 ; et la sur la situation en Libye et au Sahel, adoptée par la 33e session ordinaire de la Conférence de l’Union, tenue en février 2020 ;

Rappelant également le Communiqué adopté lors de sa 1006e réunion tenue le 6 juillet 2021 sur l’examen du mandat du G-5 Sahel ;

Réitérant ses décisions antérieures sur la situation au Burkina Faso, au Tchad et au Mali, notamment le Communiqué adopté lors de sa 1076e réunion tenue le 14 avril 2022 sur le processus de transition politique au Burkina Faso, au Tchad, en Guinée, au Mali et au Soudan ; le Communiqué adopté lors de sa 1062e réunion tenue le 31 janvier 2022 sur la situation au Burkina Faso et le Communiqué adopté lors de sa 1057e réunion tenue le 14 janvier 2022, sur la situation au Mali ;

Notant les remarques d’ouverture de SE Ambassadeur Daniel OWASSA, Représentant permanent de la République du Congo auprès de l’UA et président du CPS pour le mois de juin 2022, et la déclaration de SE Ambassadeur Bankole Adeoye, Commissaire de l’UA aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité ; notant également l’exposé de SE Ambassadeur Mamane Sambo Sidikou, Haut Représentant de l’UA pour le Mali et Sahel, et celui du Commandant de la force conjointe G-Sahel, le Général Oumar Bikimo ; notant en outre les déclarations respectives faites par le Représentant de la République du Ghana en tant que Président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et par celui de la République du Tchad en tant que membre de la force conjointe du G-5 Sahel,
Réaffirmant l’engagement indéfectible de l’UA à respecter la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de tous les Membres de la force conjointe du G5 Sahel ; et

Agissant en vertu de l’article 7 de son Protocole, le Conseil de Paix et de Sécurité :

Se déclarer gravement 1087ème réunion du CPS tenue le 1 juin 2022 en particulier par la poursuite des attaques terroristes et l’augmentation du nombre de victimes, ainsi que par les défis socioéconomiques qui continuent d’affecter la paix, la stabilité et le développement de la région ;

Réitère sa profonde inquiétude de l’expansion de la menace terroriste à partir de la région du Sahel vers les pays du Golfe de Guinée, du lien qui se renforce mutuellement entre le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement, ainsi que des défis socioéconomiques multidimensionnels actuels , tels que les chagrins communautaires, le sous-développement, l’impact du changement climatique, le déficit de gouvernance et la crise humanitaire, aggravés par la pandémie COVID-19 ;

Condamnant toutes les attaques appelées par les terroristes, les groupes armés et criminels contre les civils, les institutions de sécurité des pays de la région, ainsi que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et d’autres forces internationales ; et rend hommage au vaillant personnel de la force conjointe du G5 Sahel pour leurs sacrifices soutenus en faveur de la paix ; exprime ses sincères condoléances à tous ceux qui ont fait le sacrifice suprême dans l’exercice de leurs fonctions et souhaite un prompt rétablissement aux blessés ;

Salue les efforts déployés par la force conjointe du G5 Sahel et ses États membres pour dégrader la capacité de combat des groupes terroristes, armés et criminels opérant dans la région du Sahel et appelle à intensifier les efforts dans la mobilisation de ressources supplémentaires pour la Force conjointe ;

Se déclare préoccupante par la décision des autorités maliennes de se retirer du G5 Sahel, y compris de la Force conjointe, comme annoncé dans une déclaration publiée le 15 mai 2022, ce qui a un impact négatif sur l’élan atteint jusqu’à présent, les réalisations enregistrées et l’unité et l’efficacité requises de la force conjointe et, à cet attendu, encouragent les autorités maliennes et les autres membres du G5 à se consulter en vue de reconsidérer la décision de retrait dans l’intérêt de la sécurité collectif du Sahel ;

Félicite les partenaires internationaux pour leur soutien financier et technique continu aux efforts de la force conjointe du G5 Sahel, ainsi qu’aux efforts visant à remédier à la situation humanitaire désastreuse dans la région du Sahel et, dans ce contexte, réitère son appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il prenne les mesures nécessaires afin de garantir un financement durable et prévisible de la force conjointe du G5 Sahel à partir de la contribution statutaire des Nations unies ;

Rappelle le Communiqué adopté lors de sa 939eme réunion du 30 juillet 2020, en particulier les paragraphes 5 et 6, et demande à la Commission d’intensifier les consultations avec les parties concernées, y compris la CEDEAO, la CEEAC et la Force conjointe du G5 Sahel, sur le déploiement de 3.000 soldats dans la région du Sahel dans le cadre de la mise en œuvre de la Décision  sur la situation en Libye et au Sahel de la 33ème Session ordinaire de la Conférence de l’UA tenue en février 2020, et informer rapidement le CPS des résultats des consultations pour examen

Souligne l’importance d’adopter des approches globales et multidimensionnelles pour s’attaquer aux causes fondamentales et aux moteurs des problèmes de sécurité auxquels est confrontée la région du Sahel ; et à cet attendu, demande à la Commission de l’UA de rester engagé dans le soutien au développement économique et aux programmes de reconstruction et de stabilisation post-conflit dans les pays du Sahel ;

En cet effet, saluons les efforts de l’évaluation stratégique conjointe UA-ONU-CEDEAO-G5 Sahel sur la gouvernance et la sécurité au Sahel et lance un appel pour la mobilisation du soutien politique, financier et technique requis, afin de faciliter la mise en œuvre réussie de l’initiative ;
Demande à la Commission de l’UA d’accélérer la révision de la Stratégie de l’UA pour la région du Sahel dès que l’évaluation stratégique conjointe sera achevée, et d’œuvrer également à l’amélioration de la visibilité et de l’ ‘image de l’UA dans la région, notamment par le biais de la Mission de l’UA pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), y compris la mise à disposition de ressources adéquates pour permettre à la Mission de s’acquitter plus efficacement de son mandat ;

Souligne la nécessité de renforcer la coopération, la coordination et la complémentarité des efforts entre les acteurs opérant dans la région, à savoir la force conjointe du G5 Sahel, l’opération Barkhane, la Mission multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies au Mali (MINUSMA) , TAKOUBA et la force opérationnelle multinationale conjointe contre Boko Haram (FMM), le Processus de Nouakchott et l’Initiative d’Accra, ainsi que les États membres, les Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux (CER/MR) ;

Encourager les autorités du Mali et du Burkina Faso, en particulier, à s’engager de bonne foi avec la CEDEAO et l’UA, afin de parvenir à un accord sur des délais acceptables pour le retour rapide à un ordre constitutionnel normal ;
Souligne l’impératif d’un accord de paix entre les autorités de transition au Tchad et les groupes armés, afin de garantir un dialogue national inclusif et fructueux et de tracer une voie durable vers la paix et la démocratie dans le pays ; se félicite du lancement, à Doha au Qatar, des pourparlers de paix entre les autorités de transition et les groupes armés, et dans ce contexte, exhorte instamment toutes les parties à accélérer les pourparlers de paix et à parvenir à une percée avant le dialogue national peser ; et fait appel, une fois de plus, aux autorités de transition pour qu’elles redoublent d’efforts afin de garantir un processus de transition inclusif et transparent ;

Demande à la Commission de l’UA de mobiliser les ressources nécessaires à l’opérationnalisation des Mécanismes de suivi de la transition sur le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, afin de faciliter un retour rapide à un ordre constitutionnel normal dans ces États membres ;

Demande en outre à la Commission de poursuivre des efforts en vue de revitaliser les mécanismes de coopération et de collaboration en matière de sécurité régionale, en particulier le Processus de Nouakchott, y compris la promotion de l’appropriation de ces mécanismes par les pays de la Région ;

Attendez avec intérêt les résultats du prochain sommet de la CEDEAO, qui se tiendra à Accra au Ghana, le 4 juin 2022 ; et Décidez de rester saisi de la question.

Source : Union africaine via reliefweb

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