Comment Israël organisera son invasion terrestre de Gaza
Comment Israël organisera son invasion terrestre de Gaza
Israël se prépare à attaquer et les combattants palestiniens se préparent à garder Gaza. Les deux camps sont déterminés et expérimentés, et tous deux ont annoncé qu’ils finiraient par l’emporter.
Laissant de côté pour le moment la question plutôt importante de savoir ce qui constituerait la victoire de l’un ou l’autre des belligérants, il convient à ce stade d’examiner leurs méthodes respectives dans la lutte imminente.
Chaque général essaie d’utiliser au mieux ses forces et les faiblesses de l’ennemi, l’armée israélienne et le Hamas ne sont pas différents. Ils se connaissent grâce à des conflits passés et possèdent tous deux une vaste expérience militaire. Il est presque certain qu’ils ont tous deux eu accès aux informations d’enquête et à l’expérience récente de leurs camarades et associés.
Équipement, chiffres et confiance
Quels sont les atouts des forces israéliennes ?
Avant tout, un avantage majeur en fonctionnaires formés et bien équipés, avec un demi-million désormais en uniforme et stationnés dans tout Israël et en Cisjordanie occupée.
L’opposition palestinienne à Gaza ne peut rassembler que 10 000 combattants dotés d’une formation appropriée et d’armes adaptées aux tâches spécifiques que leurs groupes accompliront. Ce chiffre pourrait facilement atteindre 100 000 volontaires prêts à se battre, mais sans entraînement tactique ni équipement adéquat, ils dépendront largement de leur propre volonté et de leur confiance.
L’armée israélienne s’appuiera sur un avantage en termes de quantité et de qualité d’équipement, une éducation meilleure et plus spécialisée, une discipline, des lignes de commandement clairement définies, une résilience et une cohérence au combat dans tous les secteurs du champ de bataille, et une surprise tactique grâce à l’utilisation de nouvelles approches. et de nouvelles armes.
Face à eux, l’opposition palestinienne semble beaucoup plus faible sur le papier, mais ils peuvent faire preuve d’une intransigeance puissante et d’un dévouement à la protection de leur patrie.
Ce qui compte également à leur avantage, c’est le fait qu’ils se battent sur un terrain personnel où ils connaissent chaque recoin, bâtiment, toit et tas de pièces. Enfin, les tunnels que le Hamas a creusés au fil des années sous Gaza constituent un atout défensif extrêmement puissant.
Seuls les plus hauts commandants militaires et civils d’Israël connaissent les détails du projet offensif et le calendrier, mais il est permis de prédire les principales lignes des activités israéliennes : il est tout à fait certain que l’offensive totale sera lancée de nuit. La plupart des combattants israéliens ont reçu des lunettes de vision nocturne et sont prêts à les utiliser pour voir dans l’obscurité. Plus important encore, les moyens aériens israéliens, les avions pilotés, les hélicoptères et les drones sans pilote peuvent également opérer dans l’obscurité totale.
Les défenseurs palestiniens disposent probablement d’un équipement de vision nocturne, mais pas de la capacité de cibler et de frapper des ressources volantes la nuit, à l’exception peut-être de quelques tirs chanceux sur un hélicoptère volant à basse altitude. En raison de l’étroitesse de la bande de Gaza, de nombreux bombardiers israéliens pourront lancer leurs charges meurtrières depuis l’extérieur de l’espace aérien de Gaza – au-dessus du territoire israélien à l’est et au-dessus de la mer Méditerranée à l’ouest.
Les bombes intelligentes peuvent planer à des distances suffisantes pour maintenir l’avion hors de portée des systèmes antiaériens à potentiel étroit, relativement peu nombreux, dont sont censés disposer les défenseurs.
L’espace aérien en forme de fer à cheval à l’ouest, au nord et à l’est de la bande de Gaza sera entièrement occupé par l’aviation israélienne. Quelques minutes avant l’arrivée des forces, les avions civils convertis Gulfstream et Super King Air de l’armée de l’air israélienne se lanceront pour brouiller les communications avec des contre-mesures électroniques.
Les perturbations électroniques rendront les téléphones portables inutilisables et les tours d’information seront la cible de la première vague de bombardements. Les autres connexions, notamment Internet fixe et les lignes téléphoniques, seront bloquées électroniquement et rendues inutilisables.
Des offensives terrestres et maritimes coordonnées suivraient, venant de plusieurs directions en même temps, peut-être vers minuit. Cela donnerait aux attaquants un avantage de six heures en matière de vision nocturne, à un moment où la majeure partie du monde arabe et de l’Europe dorment et où le continent américain se prépare à mettre fin à la journée.
Les forces terrestres se déplaceront à travers le mur de séparation construit par Israël vers Gaza avec des bulldozers blindés omniprésents qui briseront les barrières, déterreant et repoussant toutes les mines antichar et antipersonnel éventuellement posées par des militants palestiniens. Ils seront flanqués de chars Merkava et d’infanterie débarquée, suivis de compagnies d’infanterie à bord de véhicules blindés de transport de troupes. L’objectif initial sera d’atteindre les zones bâties avant l’aube, car les Israéliens voudront voir la lumière du jour depuis leurs positions défendables retranchées lorsque les premières contre-attaques du Hamas auront lieu.
Connaissant la mentalité militaire israélienne, l’objectif principal de la première nuit de l’invasion serait peut-être d’encercler la ville de Gaza et de la couper de la partie sud de la bande, afin d’empêcher le réapprovisionnement des combattants palestiniens. Le terrain se prête à cette option, la région au sud de la ville de Gaza étant constituée principalement de fermes, sans immenses bâtiments.
Pour y parvenir, les forces israéliennes attaqueront l’ouest d’Israël depuis la direction du mémorial de l’ANZAC et utiliseront des tactiques militaires classiques en tenaille afin de sceller un triomphe.
De l’autre côté des forces venant du désert et passant par la bande de Gaza, Israël pourrait, comme innovation tactique et opérationnelle, employer des marines qui débarquent sur les plages et se déploient au-dessus d’elles dans les champs vides.
Source : aljazeera.com