Climat : l’UE et le Maroc signent un « partenariat vert »

Climat : l’UE et le Maroc signent un « partenariat vert »

GREEN DEAL. Le projet, qui s’inscrit dans la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le changement climatique, est un levier de la stratégie verte marocaine.
Publié dans le Le Point Afrique le 19/10/2022 à 16h00
Après l’Alliance verte avec le Japon, annoncée en mai 2021, le royaume chérifien – frappé par une sécheresse historique et un stress hydrique structurel – est devenu le premier pays à signer un « partenariat vert » avec l’Union européenne. Objectif : renforcer leur coopération énergétique et lutter contre le réchauffement climatique.

En plus d’être le premier partenaire économique de l’UE sur le continent africain, Rabat est lié avec Bruxelles depuis plus de vingt ans par des accords agricoles et de pêche qui englobent le territoire disputé du Sahara occidental.

Une stratégie énergétique bien identifiée

Le Maroc a adopté en 2009 une stratégie énergétique basée essentiellement sur les énergies renouvelables (biomasse, hydrogène vert, dessalement et énergie marine), avec l’objectif de porter leur part dans la production d’électricité à plus de 52 % en 2030 (contre 20 % aujourd’hui). Un « programme d’appui à la transition énergétique » au Maroc est actuellement doté de 50 millions d’euros. Le royaume a également soumis une révision substantielle et ambitieuse de ses contributions déterminées au niveau national pour atteindre une réduction de 45,5 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Le chantier du « partenariat vert », lancé en juin 2021 à Bruxelles, a pour objectif de renforcer la coopération en matière d’énergie, de lutte contre le dérèglement climatique, de protection de l’environnement et de stimuler « l’économie verte », y compris en mobilisant le secteur privé. « Il vise à favoriser la transition vers une industrie décarbonée par l’investissement en technologie verte, la production d’énergie renouvelable, la mobilité durable et la production propre dans l’industrie. »

« Ce premier partenariat vert entre l’UE et le Maroc est le coup d’envoi d’un développement, qui veut que le destin de l’Afrique et le destin de l’Europe, qui sont intimement liés, soit un destin de croissance soutenable qui reflète les enjeux d’aujourd’hui », a souligné le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans à l’issue de la cérémonie de signature, aux côtés du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita. « On doit bien comprendre que l’avenir de l’humanité se jouera autour du bassin méditerranéen », a-t-il ajouté.

Ce que contient le « partenariat vert »

« La dure réalité internationale a démontré, tant en Europe qu’en Afrique du Nord, que lorsqu’il s’agit d’énergie, c’est la fiabilité et seule la fiabilité qui compte, davantage encore que la disponibilité de la ressource », a plaidé de son côté le chef de la diplomatie marocaine, une allusion à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine et à l’Algérie voisine riche en hydrocarbures.

Le projet, qui s’inscrit dans la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le changement climatique, prévoit l’application de tarifs préférentiels aux produits exportés et stipule que ces derniers bénéficient de préférences commerciales.

Pour Rabat, la partie la plus importante de ce partenariat a trait à l’exportation de ses produits agricoles vers l’UE.
Pour les 27, l’un des principaux enjeux porte sur le déploiement de leur flotte de pêche européenne sur les côtes marocaines et les eaux bordant le Sahara occidental.

Source: Le Point Afrique

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