Chroniques: Dites-moi / Par Elbane Hamady

Chroniques: Dites-moi / Par Elbane Hamady

Je me souviens de ces étalages à même le sol sur une natte fatiguée, de ces « San Antonio », de ces romans de Jules Verne « le tour du monde en 80 jours », « Michel Strogoff », « l’île mystérieuse »…

Des livres bien jaunis par le temps qui passe et les petits doigts pas toujours délicats.

Je me souviens de ces bandes dessinées usées, suspendues avec des épingles à linge au-dessus d’un improbable présentoir à lunettes « pas chères ».

Je me souviens de ce vendeur de journaux une manche de boubou sur la tête cherchant le peu d’ombre qu’offrait la rangée de prosopis bordant l’avenue et vociférant à qui veut l’entendre :
« Jeune Afrique », « Chaab », « Le point », « Al-khbar », « Le Monde »…

Je me souviens de cet autre sujet en haut de l’affiche, le cinéma…« Kaïss le fou de Leïla », « Antar », « Django », « Darmandra ».
Eh oui ! « La vengeance est un plat qui se mange froid » ou encore « Mon nom est Personne ».

Ne me dites pas que tout droit sur cette artère centrale de Nouakchott puis à droite toutes, le cinéma « El Mouna » ou encore le cinéma « Gomez » ne sont plus que souvenir.

Dites-moi que tout droit sur cette belle avenue, à droite comme à gauche, les bibliothèques, les cinémas, les théâtres ont pignon sur rue.

Dites-moi que l’accès à la culture, aux arts, à la lecture est désormais encouragé et soutenu.

Dites-moi…Dites-moi.

Photo: #Nouakchott – Mars 2024 – Elbane Hamady

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