Chinguitty, phare du savoir, d’une richesse incommensurable
Chinguitty, phare du savoir, d’une richesse incommensurable
Fondée à la fin du 13e siècle, Chinguitty est une ancienne ville du centre-ouest de la Mauritanie, située sur les plateaux désertiques de chez moi, l’Adrar.
Site archéologique d’une richesse incommensurable, il est longtemps demeuré un centre de rayonnement culturel, un berceau de foisonnement des sciences et du savoir et un carrefour d’intenses échanges entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest.
La cité est reconnue dans le monde islamique comme septième ville sainte de l’Islam pour le rôle religieux et culturel qu’elle a joué des siècles durant.
A l’origine était Abeïr, la ville de Chinguitti est sujette à diverses interprétations, notamment qu’elle est dérivée du nom d’une montagne de la région, ou du mot arabe « Chuqayt », qui signifie poterie ou jarres.
Les origines de la ville remontent à la fondation du ksar d’ « Abeïr » dont le site est à trois kilomètres de l’actuelle ville de Chinguitty.
Les sources datent la fondation de l’actuelle Chinguitty d’environ huit siècles, vers le milieu du XIIIe siècle 1262/666 de l’Hégire, alors qu’elle était un important centre commercial sur les routes caravanières qui traversaient le désert entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord.
L’historien de Tombouctou, Abderrahmane Essaadi (d. 1656 ap. J. – C.), dans son livre « Histoire du Soudan », alors qu`il présente le juge de Tombouctou, « Mohammed Nadh », d’origine chinguitienne, qui jouissait d’une grande influence auprès du chef touareg « Akel » qui a régné sur Tombouctou vers 1433, ce qui signifie que la ville existait dans la première moitié du XVe siècle, selon Ahmed Mouloud El-Hilal citant Abdel Wedoud Ould Cheikh.
La position de la ville en tant que centre scientifique et spirituel, ainsi que point de départ des pèlerins vers la Terre sainte, lui a valu une renommée mondiale et lui a donné un nom pour le pays, en particulier dans les pays du Levant islamique.
Ce rayonnement culturel et son essor économique ont été soutenus par un certain nombre de facteurs interdépendants, notamment les pèlerins qui se rendaient de la ville en Terre sainte, et l’arrivée de savants du pays au Levant pour effectuer des pèlerinages, étudier avec des savants et acquérir des ouvrages pour leurs bibliothèques, certains d’entre eux s’étant installés au Levant, comme en Egypte, au Hijaz, en Irak et au Soudan.
Elle est entourée au nord et à l’ouest par les montagnes de l’Adrar et s’ouvre à l’est sur un vaste espace désertique, à 660 kilomètres de la frontière avec le Mali.
Chinguitty est située sur le plateau de l’Adrar, dans la région centrale et nord-ouest du pays, à 530 kilomètres de la capitale Nouakchott, à une altitude d’environ 400 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Activités économiques de la ville ont historiquement reposé sur le commerce transsaharien, qui lui a conféré le statut de plaque tournante et a contribué à sa prospérité pendant des siècles, grâce à diverses marchandises, notamment l’or, le sel, les dattes et la gomme arabique.
Chinguitty était une étape importante sur la route des caravanes du commerce transsaharien en Afrique de l’Ouest, reliant les pays africains aux métropoles marocaines via Tichit et Oualata vers le Mali.
Elle est le lien entre les centres commerciaux le long des routes caravanières, car les mines de l’époque lui conféraient une grande importance économique, ce qui la rendait centrale pour les échanges commerciaux, en particulier le commerce des dattes, des peaux et des vêtements.
La population de Chinguitty 2023 compte environ 6,549 individus, la cité subissant un important exode de sa population vers les grands centres urbains du pays.
La vieille mosquée de la ville est un monument architectural du XIIIe siècle qui incarne le style de l’architecture islamique saharienne et constitue un exemple de l’héritage islamique florissant et du rayonnement spirituel de la ville.