Carnet d’Arabie — entre palmiers, prières… et promesses de réformes
Carnet d’Arabie — entre palmiers, prières… et promesses de réformes
ah, j’te jure… j’pensais pas que l’Arabie Saoudite, c’était aussi ce mélange… de silence doré et de béton en feu. Un pied dans le désert… l’autre dans les gratte-ciel. Et moi là, planté comme un minaret, à gratter quelques lignes pendant qu’le muezzin balance sa vibe dans les rues. Pendant qu’au bled, y a du gros qui bouge…
Ouais… chez nous, ça charbonne.
Ghazou’… El Presidente… il a pas perdu une minute. Cinq ans à roder l’engin… et là, bam, il enclenche la deuxième. Une année… ça alors cette année… et t’as l’impression qu’il veut redessiner le pays à la pelleteuse. Hôpitaux qui sortent du sable… ponts, barrages, routes à gogo… L’État se muscle les bras et lisse ses rides. C’est du lourd. Du concret. Pas juste du baratin de campagne. Enfin… pas que.
Mais faut dire… ça impressionne.
Sélibaby… Nouadhibou… Kiffa… y a de l’eau, de l’électricité, des écoles, des centres de santé… des trucs qui changent la vie, quoi. Pour de vrai. Même le gaz… même l’uranium… c’est plus des mots coincés dans les discours. Y a du chantier. Y a de la grue. Y a du plan à dix ans. Et bordel… ça fait bizarre de dire ça sans rigoler.
Mais tu vois… l’truc, c’est que j’veux y croire. J’veux croire que c’est pas juste des inaugurations avec des rubans en plastique rouge et des selfies pour la presse… J’veux croire qu’au fond, on s’est dit : assez joué avec les miettes.
Parce que le peuple… il mérite plus que des miettes. Il mérite plus que des tuyaux et des câbles. Il mérite qu’on respecte son intelligence. Sa patience. Ses rêves.
Et ouais… c’est beau d’électrifier 481 villages… mais faudra voir s’ils s’éteignent pas à la première coupure. C’est bien d’ouvrir des écoles à la pelle… mais faudra qu’on y enseigne des trucs utiles… et qu’on arrête de leur casser les ailes à la sortie.
Moi j’suis là, à La Mecque… ouais, j’ai de la poussière dans les pompes et du Coran dans les oreilles… j’pense à chez moi, j’pense à cette Mauritanie qui gronde doucement… qui rêve fort… qui veut bouger… mais qui a encore des boulets aux chevilles.
Et le Président… il fait le taf, ok. Mais faut qu’il tienne. Qu’il nettoie. Qu’il plante, Qu’il surveille ses propres chiens. Parce que les réformes, ça tient pas juste sur des chantiers. Ça tient sur le respect… la justice… l’équité. Sinon, c’est du vernis.
Alors voilà. Ici, entre deux prières, entre deux verres de thé trop sucrés, j’me dis qu’on est peut-être à un tournant. Peut-être. Mais j’ai pas envie d’un virage raté. J’veux pas qu’on retombe dans les vieilles habitudes, dans les clins d’œil, les passe-droits, les combines sous la table…
Non, pas cette fois.
Pas avec tout c’qu’on a en jeu.
Alors on y croit… mais les yeux ouverts. Le cœur chaud… mais les nerfs tendus. Et la plume en veille.
Parce que l’histoire, elle s’écrit maintenant. Et faut pas qu’elle s’écrive sans nous.
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Fin du carnet… pour l’instant. Ici, les dattes sont sucrées, les nuits longues… et l’espoir, tenace.
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