Boghé accueille un atelier clé sur la qualité dans la formation professionnelle

Boghé, 30 juillet 2025 – Par D. Moussa, correspondant Rapide info

Le soleil matinal se lève doucement sur la vallée du fleuve Sénégal, inondant les berges paisibles de Boghé d’une lumière dorée. Dans cette ville nichée au cœur de la Wilaya du Brakna, l’École d’enseignement technique et professionnel devient, le temps de deux journées, le centre névralgique d’une réflexion nationale sur l’avenir de la formation professionnelle en Mauritanie.

C’est dans une atmosphère studieuse et résolument tournée vers l’avenir que Son Excellence le Ministre de la Formation professionnelle, M. Mohamed Maelainine Ould Eyih, a ouvert ce matin les travaux de l’atelier trimestriel d’évaluation du plan de travail annuel, un événement capital marqué par la présence de nombreux acteurs du secteur : directeurs d’établissements, inspecteurs pédagogiques, cadres administratifs, et représentants de partenaires techniques et financiers, aussi bien locaux qu’internationaux.

Un moment de bilan et de projection

Face à un auditoire attentif rassemblé dans l’amphithéâtre de l’école, le ministre a insisté sur l’importance de cet atelier, qualifié de « moment de vérité » pour mesurer les avancées, mais aussi réajuster les stratégies. Son allocution, empreinte de clarté et d’engagement, a souligné les efforts déjà entrepris dans le cadre de la mise en œuvre du programme du Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, en particulier dans le domaine de la formation professionnelle.

« Notre ambition, a-t-il déclaré, est de refonder notre système de formation sur des bases solides, modernes et adaptées aux réalités du marché du travail national. »

Une ambition qui prend forme à travers la mise en place progressive d’un système qualité dans les établissements techniques et professionnels, thème central de cette rencontre.

Boghé, point de convergence des énergies du secteur

Dans un décor sobre, mais propice à la concentration, les murs de l’établissement résonnent des échanges entre professionnels et experts, venus partager leurs expériences et aspirations. Le maire de la commune, M. Ba Adama Moussa, a chaleureusement accueilli la délégation ministérielle, saluant le rôle essentiel que joue l’école dans l’intégration socioprofessionnelle des jeunes de la région.

« L’avenir de nos communautés passe par l’autonomisation de notre jeunesse. Et cela commence ici, dans ces salles de classe et ateliers techniques. »

Pour sa part, M. EmrabIh Abdelrazagh, directeur de l’école hôte, s’est dit honoré de voir son établissement devenir l’épicentre d’une réflexion nationale sur la qualité et l’efficacité de la formation professionnelle.

Vers l’excellence par la qualité

Le Directeur général de la Formation professionnelle, M. Mahfoudh Habib, a détaillé les objectifs de cette session de travail. Il a rappelé que la démarche qualité, déjà amorcée dans plusieurs centres, commence à porter ses fruits. Son propos a été illustré par la présentation de cas concrets, démontrant comment des ajustements pédagogiques et organisationnels ont permis d’améliorer sensiblement les résultats d’apprentissage et l’employabilité des diplômés.

Des partenaires engagés et visionnaires

L’atelier a également été l’occasion pour les partenaires techniques et financiers de réaffirmer leur appui au secteur. M. Baba Salihi, représentant de Kinross Tasiast, a mis en lumière le rôle stratégique de l’entreprise minière dans la promotion des filières professionnelles liées aux secteurs du gaz et des minéraux.

De son côté, M. Manatallah Al-Kharachi, coordinateur du projet DREAM au ministère de l’Énergie et du Pétrole, a évoqué l’ambition de faire de la future École des Mines, du Pétrole et du Gaz une référence régionale en matière de formation technique spécialisée. Il a souligné que l’équipement de cet établissement, inauguré récemment par le Président de la République, constituait l’un des piliers de la stratégie nationale d’innovation dans le secteur.

Un programme dense et tourné vers l’action

Les travaux de l’atelier, qui se poursuivront jusqu’au 31 juillet, sont organisés autour de plusieurs sessions thématiques et interactives. Parmi les temps forts figurent :

• Des présentations sur les mécanismes de mise en œuvre du système qualité ;
• L’examen de la nouvelle carte de l’éducation pour l’année académique 2025-2026 ;
• Une mise au point sur l’École de la Deuxième Chance, une initiative prometteuse pour les jeunes déscolarisés ;
• La présentation du portail électronique du secteur, vitrine de transparence et outil de gouvernance moderne.

Les discussions en ateliers permettront aux participants d’évaluer la situation actuelle du secteur, d’identifier les freins à son développement et de proposer des pistes concrètes pour une meilleure réactivité face aux besoins changeants de l’économie nationale.

Une dynamique en marche

À travers cet atelier, Boghé ne se contente pas d’accueillir un événement administratif. Elle devient le théâtre d’un engagement collectif, un lieu où se dessine – avec méthode et lucidité – une vision ambitieuse pour la jeunesse mauritanienne.

Entre les mots du ministre, les témoignages des partenaires et l’attention palpable des participants, c’est toute une dynamique qui se met en place, à la croisée des enjeux éducatifs, économiques et sociaux.