Bismillah errahmane errahim
Ramadan en Mauritanie : Entre spiritualité et violences raciales"
Bismillah errahmane errahim
La Mauritanie, depuis plusieurs décennies, a connu des périodes de violences raciales et d’exactions, notamment contre les populations noires, qu’elles soient mauritaniennes ou étrangères. Le mois de Ramadan, censé être un moment de paix et de spiritualité, semble souvent coïncider avec une recrudescence des violences racistes, des meurtres et même des expulsions.
Une Répétition Macabre Pendant le Ramadan
Historiquement, plusieurs événements tragiques ont marqué la période du Ramadan en Mauritanie :
• Les massacres et déportations de 1989-1991 : Pendant ces années sombres, des milliers de Noirs mauritaniens ont été persécutés, tués ou déportés vers le Sénégal et le Mali. Ces événements ont souvent coïncidé avec le mois sacré du Ramadan.
• Les violences contre les migrants noirs : Chaque année, des étrangers d’origine subsaharienne sont arrêtés, violentés ou expulsés sous prétexte d’immigration illégale.
• Les meurtres et lynchages : Des cas de meurtres ciblant des Noirs, qu’ils soient mauritaniens ou étrangers, sont signalés, souvent dans un climat d’impunité.
Pourquoi cette recrudescence des violences durant le Ramadan ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène :
• Un racisme profondément ancré dans certaines structures de l’État et de la société : La Mauritanie est marquée par une hiérarchie raciale où les populations noires (Haalpulaar, Soninké, Wolof et Bambara) sont souvent marginalisées. Les forces de sécurité et certaines milices communautaires en profitent pour intensifier la répression sous couvert de maintien de l’ordre.
• L’instrumentalisation du mois sacré : Certains extrémistes et groupes influents peuvent utiliser cette période pour “purifier” symboliquement la société en renforçant la répression contre ceux qu’ils considèrent comme des étrangers ou des “inférieurs”.
• L’impunité : Les responsables de ces violences ne sont presque jamais inquiétés par la justice, ce qui encourage la répétition des exactions.
• La fragilité des migrants : Les migrants noirs, notamment ceux d’Afrique de l’Ouest, sont souvent sans papiers ou en situation précaire. Cela les rend vulnérables aux arrestations arbitraires et aux expulsions massives.
Les Conséquences sur la Société Mauritanienne
• Une fracture raciale de plus en plus marquée : Ces violences creusent davantage le fossé entre les communautés et renforcent le ressentiment des populations noires.
• Un climat de peur : De nombreux Noirs mauritaniens vivent dans l’insécurité permanente, surtout durant certaines périodes comme le Ramadan.
• Un discrédit international : La Mauritanie est souvent dénoncée pour ces pratiques, mais l’État continue de nier ces réalités ou de minimiser leur gravité.
Le mois de Ramadan devrait être une période de spiritualité et de tolérance, mais en Mauritanie, il est souvent marqué par l’horreur et l’injustice pour de nombreuses victimes noires. Cette situation ne pourra changer que si les mentalités évoluent et si l’impunité prend fin.
Bismillah errahmane errahim.
Sy Mamadou