Biram Dah Abeid, l’homme à abattre
Biram Dah Abeid, l’homme à abattre
Depuis plusieurs années, le pouvoir mauritanien a trouvé en Biram Dah Abeid l’ennemi intérieur par excellence. Son combat dérange parce qu’il met à nu les contradictions d’un système qui prétend au dialogue et à la démocratie, tout en perpétuant l’exclusion, l’injustice et la domination.
La mise à contribution des « Haratines de service »
Pour contrarier Biram, le régime n’hésite pas à mobiliser certains Haratines intégrés dans l’appareil d’État. Leur rôle est clair :
• Délégitimer la cause haratine en donnant l’illusion que l’émancipation est acquise.
• Neutraliser la parole de Biram en affirmant qu’il ne représente pas la majorité.
• Servir de caution à un système qui, en réalité, reproduit l’infériorité sociale et politique des Haratines.
Ainsi, le pouvoir recycle une vieille méthode coloniale : utiliser quelques membres d’un groupe opprimé pour contrecarrer ceux qui dénoncent l’oppression.
L’homme à abattre
Biram est l’homme à abattre, car :
• Il refuse la mascarade du dialogue, où tout est décidé d’avance par le régime et où les conclusions sont vidées de sens.
• Il brise le consensus factice que le pouvoir tente d’imposer à l’opinion nationale et internationale.
• Il porte un discours internationalisé, audible à Bruxelles, Genève, Washington, qui empêche le régime de continuer son jeu de façade.
L’accusation d’anti-patriotisme
Le système n’a qu’un argument : accuser Biram de ternir l’image de la Mauritanie à l’étranger. Mais cette accusation est hypocrite :
• Ce ne sont pas les discours de Biram qui donnent une mauvaise image, mais bien les réalités de racisme, d’esclavage et d’exclusion que tout le monde peut constater.
• Les ONG internationales (Amnesty, Human Rights Watch, Rapporteurs de l’ONU) dénoncent régulièrement les violations en Mauritanie. Faut-il aussi les taxer d’anti-patriotisme ?
• Le vrai patriotisme, c’est de vouloir une Mauritanie juste, réconciliée avec elle-même, et non de maquiller la réalité pour plaire aux puissants.
L’arme de la propagande
Accuser Biram d’être un agent de l’étranger ou un destructeur d’unité est une stratégie classique :
• Elle permet de détourner le débat des vrais problèmes (racisme, esclavage, exclusion).
• Elle cherche à isoler l’opposant, en le présentant comme un danger pour la nation.
• Elle vise à effrayer ceux qui voudraient le rejoindre, en leur faisant croire qu’il est synonyme de chaos.
Mais cette propagande se heurte à une réalité : la voix de Biram continue d’être écoutée et relayée, parce qu’elle exprime ce que vivent des millions de Mauritaniens.
En vérité, si Biram dérange autant, c’est parce qu’il tend un miroir au régime. Il montre au monde ce que les autorités veulent cacher : une Mauritanie encore marquée par l’injustice et l’inégalité structurelle.
• Le qualifier d’anti-patriote ne trompe plus personne.
• Le réduire à un agitateur est inutile, car son combat dépasse sa personne.
• Le diaboliser ne fait que prouver que le pouvoir a peur de la vérité.
En réalité, c’est le système qui abîme l’image de la Mauritanie, pas Biram. Car on ne peut pas exiger le silence sur les plaies béantes d’un pays au nom d’un patriotisme de façade….wetov
Sy Mamadou