Billet d’humeur – Quand le dîner devient un festin de rancœurs : le retour mouvementé d’un président en exil
Le dîner
Il était une fois, quelque part en Afrique, une transition politique qui aurait pu être tirée d’un roman à suspense. Au lieu de cela, elle s’est déroulée comme une comédie – un mélange parfait de rires et de larmes, de promesses et de trahisons. Le monde entier a assisté à ce bal où deux anciens compagnons d’armes, un président sortant au charme désuet et un président élu armé de bonnes intentions, se retrouvaient pour un dîner qui, au final, ressemblait plus à un banquet des rancœurs.
Notre président, au retour d’un mois de “repos” à l’étranger, où l’on peut supposer qu’il a pris le temps de bronzer et de réfléchir à son avenir (ou à celui de son compte bancaire), a décidé de se rendre chez son ami. En entrant, il aurait pu s’attendre à une ambiance de retrouvailles chaleureuses, mais c’était sans compter sur les élans d’une politique aussi imprévisible qu’un chat sur un piano.
En guise de salutation, notre ex-président n’a pas fait dans la dentelle : « Dites-moi, cher ami, pourquoi avez-vous nommé tous mes ennemis ? Vous savez, ceux que j’ai limogés avec tant de panache ! » Une question qui, à première vue, semblait innocente, mais qui, sous la surface, bouillonnait d’une tension presque palpable. Le président élu, tout sourire, a tenté de jouer la carte de la réconciliation : « Je veux apaiser le climat politique, vous savez. J’ai besoin de gens fiables pour réaliser mon programme électoral. »
Une tentative charmante, mais qui a eu l’effet d’un seau d’eau froide sur un feu de joie. La réponse du président sortant fut aussi prévisible qu’un feuilleton quotidien : une colère fulgurante, suivie d’un départ précipité, tandis que la première dame, dans un élan de désespoir, lançait des regards suppliants, comme si elle essayait de retenir un enfant capricieux qui s’en va avec un bonbon.
Et voilà comment, au lieu de partager un repas copieux, ces deux anciens frères d’armes ont entamé une rupture qui promet d’être aussi tumultueuse qu’un match de boxe en plein milieu d’un salon de thé. Peut-être que la prochaine fois, ils envisageront de discuter de la politique autour d’un café, ou mieux encore, d’une partie d’échec. Au moins, cela éviterait les éclats de voix et les assiettes volantes.
Dans tous les cas, peu importe le plat servi, la politique, comme on le sait, est souvent un plat qui se mange froid… mais il semble que, cette fois-ci, le dîner était déjà trop épicé pour ces deux-là.
Ahmed Ould Bettar