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Bilan 2025: Un an après sa réélection, le président Ghazouani entre promesses tenues et attentes déçues

Un an après le début de son second mandat, le président Mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani affiche des ambitions de modernisation, mais fait face à des défis structurels, des inégalités et des lenteurs administratives. Bilan 2025.

Par Rédaction Rapide info – 7 août 2025

Un an après avoir entamé son second mandat, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani continue d’afficher une ambition claire pour moderniser la Mauritanie. Si plusieurs signaux positifs sont perceptibles dans certains secteurs clés, les défis structurels, les inégalités persistantes et les lenteurs administratives ternissent un bilan encore inégal.

Une gouvernance réformiste mais confrontée à des lenteurs systémiques

Le président Ghazouani a mis en avant une volonté de gouvernance pragmatique et centrée sur les résultats. Ses déplacements fréquents à l’intérieur du pays et la mise en œuvre d’outils numériques visent à renforcer la transparence et la proximité avec les citoyens. Cependant, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer la persistance d’une bureaucratie lourde et d’un appareil administratif encore peu réactif.

Malgré les efforts de réforme, la perception d’un décalage entre le discours officiel et la réalité vécue par une grande partie de la population reste forte. Les effets des réformes se font attendre sur le terrain, en particulier dans les régions marginalisées.

Des avancées visibles dans certains domaines, mais des disparités marquées

 

Les progrès dans les domaines de la santé, de l’éducation et des infrastructures sont réels. Des hôpitaux ont été modernisés, des écoles ouvertes et des routes réhabilitées. Mais ces avancées restent encore inégalement réparties sur le territoire. Plusieurs localités rurales continuent de souffrir d’un accès limité aux services de base.

En matière d’éducation, les nouveaux programmes sont salués, mais le manque d’enseignants qualifiés et l’insuffisance des moyens pédagogiques ralentissent leur efficacité. Dans le secteur de la santé, malgré les annonces de renforcement, les ruptures de médicaments et l’absence de spécialistes dans les zones reculées restent fréquentes.

Une économie qui tient, mais qui peine à décoller

Le gouvernement se félicite d’une certaine résilience économique dans un contexte international instable. Le soutien au secteur agricole, à la pêche et aux PME est indéniable. Néanmoins, les effets de ces politiques peinent à se traduire en un véritable redressement économique perceptible par les ménages.

Le chômage, notamment chez les jeunes diplômés, reste préoccupant. L’entrepreneuriat est encouragé, mais les obstacles bureaucratiques et l’accès difficile au financement freinent l’élan attendu. Par ailleurs, la dépendance à l’exportation de matières premières n’a pas fondamentalement changé.

Des ambitions pour 2026, entre innovation et urgence sociale

Le chef de l’État projette une modernisation de l’administration via l’e-gouvernement, une transition énergétique vers les renouvelables et une politique sociale plus inclusive. Ces orientations sont stratégiques, mais leur concrétisation dépendra de la capacité du gouvernement à dépasser les blocages institutionnels et les lenteurs d’exécution.

Le sort des populations vulnérables – femmes, jeunes, habitants des zones rurales – reste au cœur du discours présidentiel. Cependant, de nombreuses ONG et observateurs locaux alertent sur l’insuffisance des mesures concrètes pour lutter efficacement contre la pauvreté et l’exclusion.

Un cap affiché, mais une confiance à consolider

Un an après sa réélection, le président Ghazouani n’a pas démérité. Il affiche une direction claire et semble conscient des enjeux. Toutefois, la Mauritanie reste confrontée à des défis profonds : faible redistribution des richesses, justice sociale incomplète, et fragilité des institutions.

La prochaine année sera décisive pour confirmer les engagements annoncés et transformer les ambitions en résultats tangibles. Car au-delà des promesses, une partie de la population attend toujours que les mots se traduisent en actions concrètes.

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