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Avant la provocation, c’était l’agitation.

Avant la provocation, c’était l’agitation. Par Ely Ould Sneiba
Certains regrettent que des jeunes, désireux de se faire remarquer, profèrent des discours haineux ici et ailleurs, mettant en péril l’unité nationale.
C’est fort regrettable mais la plume s’est mouvée il y a longtemps, lorsque les nationalistes poulo-toucouleurs avaient annoncé la couleur : ‘’la question culturelle’’, une séparation raciale de chaque côté d’une ligne de démarcation ethnolinguistique.
Pour illustrer, supposons que demain, le président de l’Assemblée nationale, avant d’ouvrir une session parlementaire, donne l’ordre suivant aux représentants du peuple : ‘’ Ceux qui ne comprennent pas l’arabe doivent s’asseoir à droite et les autres à gauche de l’hémicycle’’.
De cette manière, les députés négro-mauritaniens seront d’un côté et les députés arabo-mauritaniens de l’autre, séparés par un mur de silence.
Cette question centrale reste un obstacle insurmontable, une lutte raciale interminable et une source de tension multiforme, où les agitateurs poulo-toucouleurs exploitent toute injustice pour provoquer de l’hostilité.
Si par malheur un de nos jeunes est tué par la police, les agitateurs prétendront, s’il est de leur ethnie, que la police a tué un jeune pulaar, plutôt que de parler d’un jeune compatriote.
De la même façon, si un Noir subit une injustice, cela prouve, selon eux, que l’État est raciste, et ainsi de suite.
Après avoir fait feu de tout bois, les nationalistes pulaars se tournent maintenant vers la question de l’esclavage d’autrefois, oubliant que les plus grands Négriers étaient des féodaux noirs. Au Sénégal, l’île de Gorée témoigne de ce passé peu glorieux, selon les normes actuelles, tout comme la vassalité, l’exploitation de l’homme par l’homme, le droit du plus fort et toutes les excentricités historiques.
Leur but est d’attribuer l’esclavage exclusivement aux Maures, pour déclencher une révolte contre cette paisible population dont certains de ses ancêtres, pas tous, étaient esclavagistes, contrairement à la génération actuelle.
En effet, les extrémistes foutankés avaient déjà tenté en vain de détruire le tissu social maure en créant une ethnie berbère.
Cependant, pour les Harratines, leur astuce fonctionne. L’alliance entre les hommes noirs des FLAM, un mouvement raciste pulaar, et l’IRA, un groupe communautariste extrémiste harratine, constitue une menace sérieuse pour l’unité nationale.
Quel est l’agenda politique de cette coalition anti-maure ?
Il s’agit du même thème que celui des nationalistes pulaars : l’égalité ethnique et communautaire.
Étant donné que l’État ne se préoccupe ni des communautés, ni des ethnies, ni des races, il se concentre uniquement sur ses citoyens. Il est possible que cela entraîne une confrontation entre les communautés, à moins que l’État n’interdise le communautarisme sociopolitique et ne réprime les porte-paroles auto-proclamés de ces communautés.

Ely Ould Sneiba
Le 05 octobre 2025

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