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Auditions de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz : Réponses sur son salaire et les montres de luxe

Auditions de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz : Réponses sur son salaire et les montres de luxe

Les auditions de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz se poursuivent devant la Cour d’appel dans ce qui est communément appelé le « dossier de la décennie ». Lors de la dernière séance, le procureur général a interrogé l’ancien président sur divers sujets, notamment la gestion de ses affaires personnelles et ses salaires durant ses deux mandats.

Ould Abdel Aziz a déclaré avoir perçu un salaire en tant que premier Général de service, ainsi qu’un autre salaire de plus de 6 millions d’ouguiyas, qui a été transféré sur le compte de la Première dame pendant 11 ans. Ce compte a été gelé avec le début de l’enquête sur le dossier.

Le procureur a également soulevé la question des « montres de luxe » mentionnées par Ould Abdel Aziz, lui demandant si ces cadeaux devaient être remis au trésor public ou conservés par le président. Ould Abdel Aziz a répondu que dans le monde, il est courant d’offrir des cadeaux aux chefs d’État, et qu’aucun président n’a jamais vendu ces cadeaux pour les verser au trésor.

Concernant les fonds déposés auprès de différentes personnes, l’ancien président a expliqué qu’il s’agissait de sommes non utilisées de campagnes passées, dont les montants avaient été exagérés.

Lors de cette séance, Ould Abdel Aziz a également révélé que le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani lui avait remis un montant de 10 millions d’euros et de dollars le dernier jour de son mandat. Il a précisé que Ghazouani était arrivé au palais présidentiel avec deux valises contenant cette somme, qu’il avait reçue après avoir déclaré son patrimoine devant le tribunal. Ould Abdel Aziz a demandé une enquête sur l’origine de cet argent, bien que Ghazouani ait affirmé qu’il s’agissait de fonds restants de la campagne présidentielle de 2019.

Enfin, Ould Abdel Aziz a déclaré se sentir victime d’un complot visant à ternir sa réputation, impliquant des campagnes de dénigrement orchestrées par la presse et le paiement de millions aux blogueurs. Il a également nié tout lien avec la Fondation Rahmaa de Bienfaisance, dirigée par son défunt fils, et a appelé la justice à convoquer les représentants de cette fondation.

Objectivement, ce procès soulève des questions importantes sur la transparence et la responsabilité des anciens dirigeants. Les déclarations d’Ould Abdel Aziz mettent en lumière des pratiques courantes dans la gestion des fonds publics et des cadeaux reçus par les chefs d’État, tout en soulevant des préoccupations sur l’origine de certains montants. La situation semble complexe, et il sera crucial de suivre l’évolution de cette affaire pour comprendre les implications juridiques et éthiques qui en découlent.

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