Au sujet de l’arabisation forcée dont parlent sans cesse les FLAM
Au sujet de l’arabisation forcée dont parlent sans cesse les FLAM, C’est tout simplement une manière de semer la confusion dans les esprits en confondant volontairement usage de la langue, l’arabe, et l’ethnicité. Ils donnent, d’une part, l’impression que l’arabe est une langue étrangère nouvelle, enseignée depuis juste les années soixante, alors que l’arabe était la langue véhiculaire des peuples de ce territoire, y compris les Négro-Mauritaniens, depuis au moins la présence de l’Islam qui date du Xème siècle, à l’époque almoravide ; d’autre part, ils introduisent par la même l’idée selon laquelle celui qui apprend l’arabe devient automatiquement un Arabe. Dans ce cas, si l’on suit leur logique, celui qui apprend le français serait machinalement un Français, un assimilé. Par conséquent, la francophonie serait, suivant le même raisonnement, une nouvelle identité africaine à la place des identités culturelles négro-africaines.
C’était donc tout l’inverse, la Mauritanie était devenue francophone par la volonté de sa composante noire : les fonctionnaires négro-mauritaniens formés à l’école coloniale entendaient conserver leur avantage par la francisation exclusive de l’administration. Déjà pendant la période coloniale et jusqu’aux années quatre-vingt-dix, à cause « du retard de la scolarisation – en français – en Mauritanie hassanophone par rapport à la vallée… l’administration française était obligée de recruter le plus grand nombre de ses fonctionnaires et agents locaux dans le Sud mauritanien » .
Les raisons du bras de fer permanent entre les tenants de l’exclusivité francophone de l’administration et de l’enseignement, d’une part, et les partisans de l’arabe ou plus exactement du bilinguisme franco-arabe dans ces deux domaines, d’autre part, trouvent ainsi une de leurs explications. D’autres s’y ajoutent comme celui du combat contre l’assimilation présumée véhiculée par les arabo-phobes. Les pourfendeurs de « l’arabisation forcée » et choristes de la « francisation forcée » soutiennent que si les ethnies négro-mauritaniennes apprenaient l’arabe, elles cesseraient d’exister en tant que réalité ethnoculturelle.
Pourtant l’Afrique noire enseigne les langues européennes et les utilise pour les besoins de l’administration. Peut-on objectivement dire qu’elle est aliénée ?
Pas du tout, les pays négro-africains conservent toujours leurs spécificités linguistiques et culturelles et la carte ethnographique africaine est toujours au complet et l’ouverture sur l’autre n’a tué aucune ethnie.
Ely O. Sneiba
Mauritanie : vous avez dit vivre ensemble ?