𝐀𝐮 𝐏𝐫é𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐉𝐞𝐦𝐢𝐥 𝐎𝐮𝐥𝐝 𝐌𝐚𝐧𝐬𝐨𝐮𝐫 : 𝐪𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐥𝐚 𝐝𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐢𝐭é 𝐬𝐞 𝐥𝐢𝐦𝐢𝐭𝐞 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐟𝐟𝐢𝐜𝐡𝐞𝐬 é𝐥𝐞𝐜𝐭𝐨𝐫𝐚𝐥𝐞𝐬.

𝐒𝐨𝐲𝐨𝐧𝐬 𝐜𝐥𝐚𝐢𝐫𝐬 : 𝐬𝐢 𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐌𝐚𝐮𝐫𝐢𝐭𝐚𝐧𝐢𝐞𝐧𝐬 𝐢𝐧𝐬𝐢𝐬𝐭𝐞𝐧𝐭 𝐬𝐮𝐫 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐪𝐮𝐞𝐬𝐭𝐢𝐨𝐧, 𝐜𝐞 𝐧’𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐨𝐛𝐬𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐜𝐞 𝐪𝐮’𝐢𝐥𝐬 𝐯𝐨𝐢𝐞𝐧𝐭, 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫, 𝐥𝐚 𝐦ê𝐦𝐞 é𝐯𝐢𝐝𝐞𝐧𝐜𝐞: Le Président de la République, le Président du Parlement, le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur, le ministre de la Défense, les Chefs d’État-Major des différents corps de l’armée, le Directeur de la Sûreté, les magnats du privé, les patrons des chaînes de télévision, les assureurs… partout, les mêmes visages, la même élite……

𝐎ù 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐨𝐬𝐚𝐧𝐭𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐩𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞 𝐦𝐚𝐮𝐫𝐢𝐭𝐚𝐧𝐢𝐞𝐧 ? 𝐄𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐚𝐛𝐬𝐞𝐧𝐭𝐞𝐬, 𝐦𝐚𝐫𝐠𝐢𝐧𝐚𝐥𝐢𝐬é𝐞𝐬, 𝐫é𝐝𝐮𝐢𝐭𝐞𝐬 𝐚𝐮 𝐫ô𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐟𝐢𝐠𝐮𝐫𝐚𝐧𝐭𝐬. 𝐎𝐧 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐯𝐨𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐫𝐞𝐦𝐩𝐥𝐢𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐭𝐚𝐝𝐞𝐬, 𝐚𝐩𝐩𝐥𝐚𝐮𝐝𝐢𝐫 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐞𝐞𝐭𝐢𝐧𝐠𝐬, 𝐥é𝐠𝐢𝐭𝐢𝐦𝐞𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐚𝐦𝐦𝐞𝐬, 𝐯𝐨𝐭𝐞𝐫 𝐦𝐚𝐬𝐬𝐢𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭… 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐨𝐧 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐝𝐢𝐭 𝐝’𝐚𝐜𝐜é𝐝𝐞𝐫 𝐚𝐮 𝐬𝐨𝐦𝐦𝐞𝐭, à 𝐥’𝐞𝐧𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭 𝐨ù 𝐬𝐞 𝐩𝐫𝐞𝐧𝐧𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐝é𝐜𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧𝐬. 𝐄𝐬𝐭-𝐜𝐞 𝐜𝐞𝐥𝐚 𝐥𝐚 𝐑é𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞 ? 𝐄𝐬𝐭-𝐜𝐞 𝐜𝐞𝐥𝐚 𝐥’𝐔𝐧𝐢𝐭é 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 ? 𝐍𝐨𝐧. 𝐂’𝐞𝐬𝐭 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐢𝐬𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥’É𝐭𝐚𝐭, 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐟𝐨𝐫𝐦é 𝐞𝐧 𝐩𝐚𝐭𝐫𝐢𝐦𝐨𝐢𝐧𝐞 𝐩𝐫𝐢𝐯é.

Vous invoquez la diversité de votre parti : des femmes, des jeunes, des représentants de toutes les communautés. Fort bien. Mais à quoi sert cette vitrine si, dans la réalité de l’État, toutes les portes restent verrouillées ? 𝐔𝐧𝐞 𝐝𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐢𝐭é 𝐝𝐞 𝐟𝐚ç𝐚𝐝𝐞, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐫é𝐞𝐥, 𝐧’𝐞𝐬𝐭 𝐪𝐮’𝐮𝐧 𝐚𝐥𝐢𝐛𝐢. 𝐏𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭 𝐜𝐞 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬, 𝐥’𝐚𝐫𝐦é𝐞, 𝐥’𝐚𝐝𝐦𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧, 𝐥’é𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐞, 𝐥𝐚 𝐝𝐢𝐩𝐥𝐨𝐦𝐚𝐭𝐢𝐞 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐦é𝐝𝐢𝐚𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐯𝐞𝐫𝐫𝐨𝐮𝐢𝐥𝐥é𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐮𝐧 𝐜𝐞𝐫𝐜𝐥𝐞 é𝐭𝐫𝐨𝐢𝐭 𝐪𝐮𝐢 𝐫𝐞𝐟𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐚𝐠𝐞𝐫.

𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐥𝐞𝐳 𝐝’é𝐠𝐚𝐥𝐢𝐭é 𝐝𝐞𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐥𝐨𝐢. 𝐌𝐚𝐢𝐬 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞 é𝐠𝐚𝐥𝐢𝐭é ? 𝐐𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐜𝐞𝐫𝐭𝐚𝐢𝐧𝐬 𝐧𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐮𝐧 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭 𝐧𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞𝐥 à 𝐠𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐞𝐫, 𝐞𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐝’𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐧é𝐬 à 𝐨𝐛é𝐢𝐫 ?

Quand un citoyen peut être compétent, diplômé, patriote, et malgré tout exclu des hautes fonctions simplement parce qu’il n’appartient pas au « bon groupe » ? Cessons de nous bercer d’illusions : ce n’est pas un débat théorique, c’est une réalité vécue et subie.

𝐌𝐨𝐧𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫 𝐉𝐞𝐦𝐢𝐥, 𝐝𝐢𝐭𝐞𝐬-𝐧𝐨𝐮𝐬 : 𝐪𝐮’𝐞𝐬𝐭-𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐚 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠é 𝐞𝐧 𝐌𝐚𝐮𝐫𝐢𝐭𝐚𝐧𝐢𝐞 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐨ù 𝐯𝐨𝐮𝐬 é𝐭𝐢𝐞𝐳 𝐮𝐧 𝐨𝐩𝐩𝐨𝐬𝐚𝐧𝐭 𝐫𝐞𝐛𝐞𝐥𝐥𝐞, 𝐝é𝐧𝐨𝐧ç𝐚𝐧𝐭 𝐥’𝐢𝐧𝐣𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞, 𝐞𝐭 𝐚𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐝’𝐡𝐮𝐢 𝐨ù 𝐯𝐨𝐮𝐬 ê𝐭𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮 𝐬𝐨𝐮𝐭𝐢𝐞𝐧 𝐝’𝐮𝐧 𝐩𝐨𝐮𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐪𝐮𝐢 𝐩𝐞𝐫𝐩é𝐭𝐮𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐦ê𝐦𝐞𝐬 𝐞𝐱𝐜𝐥𝐮𝐬𝐢𝐨𝐧𝐬 ? 𝐎ù 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐢𝐦𝐚𝐮𝐭é 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐥𝐨𝐢 ? 𝐎ù 𝐞𝐬𝐭 𝐥’𝐢𝐧𝐝é𝐩𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐣𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞 ? 𝐎ù 𝐞𝐬𝐭 𝐥’é𝐠𝐚𝐥𝐢𝐭é 𝐫é𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐢𝐭𝐨𝐲𝐞𝐧𝐬 ? 𝐎ù 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐬é𝐩𝐚𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐯𝐨𝐢𝐫𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐩𝐩𝐞𝐥𝐢𝐞𝐳 𝐝𝐞 𝐯𝐨𝐬 𝐯œ𝐮𝐱 ?

Non, « qui dirige » n’est pas une question secondaire. C’est la question centrale, tant que la Mauritanie continuera d’exclure la majorité de ses enfants de ses hautes responsabilités. 𝐍𝐨𝐧, 𝐢𝐥 𝐧𝐞 𝐬𝐮𝐟𝐟𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐝’𝐚𝐟𝐟𝐢𝐜𝐡𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐝𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐢𝐭é 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐭𝐚𝐭𝐮𝐭𝐬 𝐝’𝐮𝐧 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢. 𝐋𝐚 𝐯𝐫𝐚𝐢𝐞 𝐝𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐢𝐭é 𝐬𝐞 𝐦𝐞𝐬𝐮𝐫𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐧𝐨𝐦𝐢𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬, 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐬𝐭𝐢𝐭𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬, 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐬𝐩𝐨𝐧𝐬𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭é𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞𝐬.

Nous le disons avec force : la Mauritanie n’appartient ni à une tribu, ni à une couleur, ni à une caste. Elle appartient à tous ses enfants. Et ceux qui continuent à verrouiller l’État, à confisquer le pouvoir et à maquiller leur domination derrière des discours sucrés sur la « citoyenneté » et la « justice » portent la lourde responsabilité de la fracture nationale.

𝐓𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐢𝐧𝐣𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐝𝐮𝐫𝐞𝐫𝐚, 𝐯𝐨𝐬 𝐦𝐨𝐭𝐬 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐞𝐫𝐨𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐥𝐨𝐠𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐫𝐞𝐮𝐱. 𝐄𝐭 𝐥’𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐫𝐞𝐭𝐢𝐞𝐧𝐝𝐫𝐚 𝐪𝐮𝐞, 𝐩𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞 𝐫é𝐜𝐥𝐚𝐦𝐚𝐢𝐭 𝐥’é𝐠𝐚𝐥𝐢𝐭é, 𝐜𝐞𝐫𝐭𝐚𝐢𝐧𝐬 𝐩𝐫é𝐟é𝐫𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐫𝐨𝐭é𝐠𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐬𝐭𝐚𝐭𝐮 𝐪𝐮𝐨 𝐝’𝐮𝐧 𝐬𝐲𝐬𝐭è𝐦𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐦𝐚𝐢𝐧𝐭𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐌𝐚𝐮𝐫𝐢𝐭𝐚𝐧𝐢𝐞 𝐜𝐚𝐩𝐭𝐢𝐯𝐞 𝐞𝐭 𝐭𝐫𝐚𝐡𝐢𝐭 𝐬𝐚 𝐝𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐢𝐭é.

𝐒𝐘 𝐀𝐁𝐃𝐎𝐔𝐋𝐀𝐘𝐄