Appel urgent et direct à Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh Ghazouani
Appel urgent et direct à Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, Président de la République,
Objet : Injustice subie par des dizaines d’occupants des logements administratifs
Monsieur le Président,
Permettez-nous tout d’abord de vous adresser l’expression de notre considération et de notre respect, et vous informons que les occupants des logements administratifs saisissent régulièrement depuis des dizaines d’années les autorités administratives au sujet de la cession de ces logements à leur profit.
De même qu’ils sont fatigués des promesses des responsables politiques qui assurent à toutes les campagnes électorales que l’État adoptera la décision définitive de cession sur la base des recommandations des ministères et des autorités comme indiqué ci-après, des promesses qui s’évaporent rapidement. Tout comme ils sont fatigués des pressions des hommes d’affaires qui ne sont concernés ni par l’intérêt de l’État ni par la justice sociale, mais qui veulent répéter ce qu’ils ont fait au sujet des Blocs. En effet, ces derniers leur ont été vendus, après que des dizaines d’anciens fonctionnaires et leurs familles ont été déguerpis, et que l’État ait méconnut leur situation et les services qu’ils ont rendu à la Patrie, alors que ceux qui avaient bénéficié de cette vente n’ont pu achever, à ce jour, dans toute la superficie vendue, que deux immeubles en 11 ans !!
Nous avons toujours en mémoire les scènes horribles et immorales de bulldozers venus, en 2009, démolir et raser les logements des Blocs, après avoir forcé les personnes âgées qui servaient l’État et les enfants, dont la plupart étaient orphelins, à accepter de l’argent et un terrain. Contrairement à des pays comme la France, le Sénégal, l’Algérie et le Maroc qui ont cédé les logements administratifs pour des considérations liées à la préservation de la dignité de ceux qui y vivent et à la reconnaissance de ce qu’ils ont offert comme contribution à l’État naissant, à l’image de la contribution de la résistance sous la colonisation, et pas seulement pour des considérations économiques dont la fausseté et l’immoralité se sont révélées au grand jour.
Parmi les occupants, on peut citer parmi les fondateurs de l’Etat, entre autres, de nombreux anciens membres du Gouvernement et de députés, le Premier Ministre feu Ahmed Ould Bouceif, l’illustre savant feu Mokhtar Ould Hamidoun, l’illustre savant feu Mohamed Salem Ould Addoud, feu Yall Abdoulaye, feu Soueidatt Ould Weddad, feu Aida Ould Ahmed Salem, feu magistrat Hamdi Samba Diop, feu Mohamed Lemine Ould Ndiayane, feu Bâ Mahmoud, feu Ambassadeur Sid’Amine Ould Ahmed Challa, feu Officier Ould Sabbar, feu magistrat Sy Abdoul Hamady, feue Khadijettou Mint Ahmed, feue Mariem Mint Khlil, feu Procureur Généeal Chérif Ahmed Ould Balla, feu Commissaire Moussa Koita, feu Mohamed Ould Hamadi …
Les logements sont en grande partie construits avant l’indépendance, avec des murs en banco et des toits en zinc. Ils sont largement délabrés, malgré les réparations effectuées par les occupants, par ailleurs sans grands moyens, face à la démission des services compétents. Sachant que nous sommes les premiers à savoir que l’aspect de ces logements n’est plus adapté au visage d’une capitale qui se veut moderne.
En réponse aux demandes justes des occupants qu’ils adressent aux autorités depuis des dizaines d’années, les développements suivants ont été enregistrés :
-En 1979, le Comité Militaire de Salut National avait institué un Comité interministériel chargé de la Politique du logement qui a, entre autres mesures, recommandé la cession des logements administratifs à leurs occupants à travers la Socogim.
-Plus de 18 ans après, des Comités interministériels institués par le Premier Ministre en 1997 et en 1999 ont recommandé la rétrocession de ces logements à la Socogim, qui devra à son tour les mettre en location-vente à leurs occupants à un tarif social. À chaque fois qu’un projet de Décret était finalisé pour être présenté en Conseil des ministres, apparaissaient des pressions de la part d’hommes d’affaires intéressés, faisant avorter la décision, cherchant à s’accaparer l’opération à leur profit.
-La Banque Mondiale a préconisé dans deux Rapports de 1990 et de 1998 la cession de ces logements à leurs occupants.
-En Décembre 1999, la Table Ronde sur la Réforme de la Fonction publique a inscrit parmi ses recommandations « la cession des logements administratifs au profit des agents de l’Etat ». Solution préconisée en Novembre 2005 par le Comité interministériel chargé de la Bonne Gouvernance.
De même qu’il existe des précédents de cession des logements administratifs à des particuliers ou à des groupes de personnes comme le lot de logements de la BMD cédés par Mauripost à ses employés, cessions qui ont exacerbé le sentiment d’injustice et d’inégalité chez de nombreux occupants, ce qui donne raison à la solution d’ensemble que nous demandons.
Aussi, de nombreux pays ont décidé de céder les logements administratifs aux fonctionnaires, aux retraités qui les occupent tel que l’Algérie ou le Maroc qui a cédé les logements administratifs aux fonctionnaires, aux retraités, et à leurs veuves et héritiers, aux prix de 75 000 DH par logement (soit 3 Millions d’anciens UM).
Monsieur le Président,
Nous vous adressons cette demande confiant en Allah Le Tout Puissant, et assurés de votre engagement donné en vue de lutter contre l’injustice et d’instaurer la Justice, en demandant à votre Excellence de bien vouloir donner les instructions idoines et urgentes pour le règlement définitif de ce dossier social,dont la solution n’a que trop tardé, par la cession de ces logements à leurs occupants moyennant un prix social raisonnable, comme proposé par les comités interministériels, et tel qu’appliqué par les pays voisins.
Nous vous prions, Excellence Monsieur le Président, d’agréer l’expression de notre gratitude et de notre très grande considération.
Alioun Ould
ouldalioun22[at]gmail[dot]com