L’apartheid et le communautarisme racial, c’est tout comme.
Si l’État mauritanien met en œuvre le communautarisme racial, tel que requis depuis le Congrès d’Aleg par les ethnicistes poulo-toucouleur, on pourrait qualifier ce système d’apartheid dissimulé, car il implique que la Mauritanie se divise en communautés raciales dotés de pouvoirs politiques établis, avec une répartition équitable des ressources nationales entre les ‘Noirs’ et les ‘Blancs’.
L’apartheid, tel qu’il a été mis en place et appliqué autrefois en Afrique du Sud, avait pour conséquence de séparer les deux races, noire et blanche, avec la justice et l’égalité en moins. Les nationalistes pulaars cherchent à rectifier ce dysfonctionnement et à maintenir le système dans sa forme raciale.
Il est donc étrange de qualifier notre pays, qui a toujours opposé un ‘niet’ Khrouchtchévien à la politique de ségrégation raciale institutionnalisée d’État pratiquant l’apartheid.
Ceux qui se servent de ce type de classification se trahissent eux-mêmes, car la division raciale est leur ultime aspiration. Leur dévouement a toujours été en faveur d’un État biracial, arabe et négro-africain où cohabitent deux communautés raciales, sans possibilité d’intégration, que ce soit sur le plan linguistique ou politique.
D’ailleurs, ‘’la communauté négro-mauritanienne’’ est un vocable qui avait fait son entrée dans la rhétorique militante par les irrédentistes foutanké, plus précisément par les ethnicistes du MND, qui ne font que prôner le communautarisme racial. Leur principal argument étant le respect de la diversité culturelle comme rempart contre l’assimilation. Un droit utilisé à mauvais escient. En réalité, leur propension multilinguistique n’est qu’un stratagème visant à compromettre la cohésion républicaine : ‘Nous sommes différents pour de multiples raisons.’ Vous êtes des Arabes et nous sommes des Peuls. En conséquence, nous ne pouvons pas ériger une communauté nationale, mais plusieurs communautés ethniques. Tenez-en compte sur le plan politique et institutionnel’’, soutiennent-ils.
Non, c’est hors de question. Vos origines ethniques et votre couleur de peau ne vous donnent pas de droits spéciaux !
Un gros problème : si vous n’êtes pas issu des quatre ethnies qui peuplent majoritairement le pays, quel serait votre sort, des citoyens de second degré ?
Ou bien il s’agit de dire : ‘Tous les ‘citoyens’ sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres’, pour reprendre la prose orwellienne.
Maintenant, le fait que des représentants du peuple se déplacent à travers le monde pour ternir l’image de leur pays ne prouve pas qu’ils ont raison ou qu’ils sont forts. Non, c’est l’État qui laisse faire pour des raisons inexplicables.
Et peu importe ce que l’on dit, la Mauritanie est une République qui prône la démocratie et la justice sociale, et non un État divisé ou multinational.
Mais si elle ne met pas fin au communautarisme racial, cela serait un véritable Harakiri.
Ely Ould Sneiba
Le 10 octobre 2025