Algérie: la Sonatrach veut augmenter les prix du gaz vendu à l’Espagne

Algérie: la Sonatrach veut augmenter les prix du gaz vendu à l’Espagne

L’Algérie durcit sa diplomatie gazière. Alors que l’Espagne a récemment changé d’avis sur la question du Sahara Occidental, accordant pour la première fois son soutien au projet d’autonomie marocain, la compagnie publique Sonatrach a menacé d’augmenter les prix du gaz vendu à Madrid.

    « Depuis le début de la crise en Ukraine, les prix du gaz et du pétrole explosent. L’Algérie a décidé de maintenir, pour l’ensemble de ses clients, des prix contractuels relativement corrects. Cependant, il n’est pas exclu de procéder à un « recalcul » des prix avec notre client espagnol », a déclaré son PDG Toufik Hakkar, à l’agence officielle APS.

Déjà une coupure au Maroc

Alger vit mal ce qu’il considère comme un « revirement » concernant l’ex-colonie espagnole. Madrid avait toujours adopté une position neutre entre Rabat et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger, avant d’apporter son soutien au Maroc le 18 mars.

Le 19, Alger a rappelé son ambassadeur en Espagne. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a ensuite promis de « tout faire pour renouer des relations diplomatiques malheureusement altérées » avec le deuxième principal fournisseur de gaz de l’Espagne (23%), derrière les Etats-Unis (33%).

Le conflit du Sahara occidental, vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses, oppose le Maroc aux indépendantistes du Polisario depuis le départ des Espagnols en 1975.

En octobre déjà, Alger avait coupé son pipeline gazier menant en Espagne et passant par le Maroc, dans une tentative d’asphyxier son voisin: Rabat est depuis contraint d’importer du gaz algérien depuis l’Espagne.

Des réserves importantes pour l’Europe

Toufik Hakkar a en outre été interrogé sur la possibilité pour l’Algérie de remplacer la Russie dans ses approvisionnements de gaz naturel. La Sonatrach dispose selon lui d’à peine « de quelques milliards [de m3 disponibles, NDLR] qui ne peuvent se substituer au gaz russe ».

En revanche, « avec la cadence de nos explorations, nos capacités vont doubler d’ici quatre ans, ce qui laisse entrevoir des perspectives prometteuses avec nos clients européens », a précisé le PDG de la Sonatrach. Les importations algériennes représentaient avant le début de la guerre en Ukraine près de 12% des livraisons acheminées en Europe.

VG avec AFP via bfmtv

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