AEP de Kiffa : 320 millions de dollars, un marché verrouillé malgré des promesses ambitieuses
Le 15 juillet 2022, à Nouakchott, le PDG du Fonds Saoudien pour le Développement (SFD), Sultan bin Abdulrahman Al-Marshad, et le ministre mauritanien des Affaires économiques, Ousmane Mamoudou Kane, ont signé un accord de 100 millions de dollars pour financer la première phase du projet d’Alimentation en Eau Potable (AEP) de Kiffa à partir du fleuve Sénégal.
Ce financement, fruit d’une réunion des bailleurs du Groupe de Coordination Arabe tenue à Riyad en mars 2022, est présenté comme une avancée majeure pour la sécurité hydrique des régions du Guidimakha et de l’Assaba :
250 km de réseau
90 villages desservis
Plus de 20 % de la population mauritanienne concernée
Objectifs : réduire les maladies liées à l’eau, sécuriser l’accès à une eau potable et soutenir le développement socio-économique.
Le coût total du projet est estimé à 317 millions de dollars, financé en partie par d’autres bailleurs, dont l’OPEC Fund.
Un geste diplomatique et des inaugurations tous azimuts
Lors de la cérémonie, en présence de l’ambassadeur d’Arabie Saoudite à Nouakchott, Mohammed Ibn Ayed Al-Balawi, le ministre Ousmane Mamoudou Kane a salué “le rôle majeur de l’Arabie Saoudite dans le développement et l’amélioration des infrastructures en Mauritanie”.
En marge de la signature, la délégation saoudienne avait inauguré trois autres projets financés par le SFD :
Réseau de distribution d’eau de Nouakchott – 208 km de conduites, 20 000 foyers desservis, 25,33 M USD.
Centre de dialyse de Nouakchott – 16 unités, 10 M USD (don saoudien).
Nouveau campus universitaire de Nouakchott – 30 M USD, avec mosquée universitaire et résidences.
Une procédure d’attribution verrouillée
Derrière les discours officiels, la réalité est bien moins reluisante. Le marché des deux premiers lots du projet Kiffa – incluant la station de traitement, cœur du dispositif – a été taillé sur mesure pour des entreprises prédésignées :
Obligation d’être société saoudienne.
Critères techniques restrictifs.
Élimination de plus de 80 % des entreprises ayant retiré le dossier d’appel d’offres.
Les critères de qualification sont tels que seules 5 entreprises sur les 42 ayant acheté le dossiers d’appel d’offre ont pu déposer. Les entreprises finalistes, selon le procès-verbal, sont :
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