À table avec l’Oncle Sam : Trump sert le dessert, mais oublie le plat
Moralité du jour : Quand Trump invite, c’est souvent pour vous rappeler que vous devrez vous débrouiller… avec moins.
Par Rapide Info
Washington, mercredi. Dans la salle dorée de la Maison Blanche, les nappes sont repassées, les couteaux brillent, et les chefs d’État ouest-africains sont conviés à un « déjeuner multilatéral ». Le menu ? Diplomatie en sauce, coopération bien poivrée, et un dessert de promesses nappées de sirop d’illusions. L’hôte du festin ? Un certain Donald J. Trump, plus connu pour ses tweets que pour sa tendresse envers l’Afrique.
Autour de la table : les présidents du Libéria, du Sénégal, du Gabon, de la Mauritanie et de la Guinée-Bissau. Une belle brochette de chefs d’État venus discuter développement, sécurité, infrastructures, démocratie — en bref, tout ce que l’Amérique coupe dans son budget d’aide… pendant qu’elle sert le café.
Le paradoxe est délicieux : alors que les États-Unis tranchent joyeusement dans les budgets d’aide à l’Afrique de l’Ouest, Trump offre un déjeuner d’État comme on offre une miette à quelqu’un qui attendait un festin. « Moins de dollars, plus de discours », semble être le nouveau slogan de la politique étrangère américaine.
La Maison Blanche, fidèle à elle-même, reste avare en détails. Pas un mot sur les engagements financiers, pas une once de concret. On imagine les présidents africains, souriants pour la photo, mais rêvant secrètement de taux d’intérêt plus bas et de vraies infrastructures, pas juste de serviettes pliées en cygne.
Un déjeuner multilatéral ? Oui, mais multilatéral dans l’estomac seulement. Sur le fond, chacun repart avec sa serviette brodée, un selfie avec la Maison Blanche, et la confirmation que les réductions budgétaires, elles, sont bel et bien réelles. Un peu comme si l’on vous invitait au restaurant pour vous dire qu’on ne paiera plus jamais votre dîner.
Mais rassurons-nous : la coopération reste solide, tant qu’elle ne coûte rien. La sécurité, c’est bien, mais sans financement, elle ressemble à un château de cartes dans le désert du Sahel. Le développement ? On en parle beaucoup, ça fait bien sur les photos. Quant à la démocratie, elle fait toujours son petit effet quand on la mentionne entre deux bouchées de poulet grillé.
Au final, ce déjeuner est peut-être la métaphore parfaite de la diplomatie contemporaine : on mange ensemble, on trinque à la « coopération », puis chacun repart avec l’addition — sauf Trump, bien sûr, qui reste propriétaire du restaurant.