« A propos de « l’enrôlement », de l’état-civil et liés: une petite contribution. »

« A propos de « l’enrôlement », de l’état-civil et liés: une petite contribution. »

Parmis les sujets abordés dans les forums et conversations de mauritaniens ces derniers temps figure en bonne place le sujet fondamental du recensement, de l’enrôlement, des pièces d’état-civil dont sont dépourvues des centaines de milliers de mauritaniens (au moins 10% de la population mauritanienne, avec de fortes variations des proportions selon les territoires), des commissions mises sur pied à cet effet et de la date fatidique du 31/12/2023 annoncée comme la clôture définitive du processus pour tous les « plus de 6 ans », hors procédure judiciaire.

Si l’on ne peut que se féliciter de la mise sur pied de ces commissions d’enrôlement, il est tout de même important de se rappeler, de garder à l’esprit que ce problème dure depuis plus d’une douzaine d’années et de se poser la question de la pertinence de cette date fatidique fixé à dans…6 mois, *date qui ne doit absolument pas être considéré comme un état de fait inamovible, mais au contraire devrait être « challengé ».*
En effet la question se pose quant aux capacités de l’Etat à pouvoir fournir à tous les demandeurs des pièces d’état-civil, ce qui dépend bien sûr entre autres du nombre de dossiers traités par jour, par semaine, par mois.
Ainsi, il nous semble donc *important d’une part de mobiliser, de sensibiliser, d’inciter ceux qui qui n’ont pas de pièces d’état-civil à y aller en nombre*; et d’autre part, *d’anticiper et de mesurer la capacité à faire, à traiter les dossiers, des commissions en question et des services de l’Etat.*
Pour cela il serait par exemple utile de quantifier durant le mois de vacances scolaire d’août (du 01 au 31 août), pour le maximum de centres et de commissions, combien il y a de demandeurs quotidiennement et combien de dossiers sont traités quotidiennement (jusqu’au bout, avec attribution d’un numéro d’identification définitif, non pas le simple enregistrement d’une demande), hebdomadairement et pour tous le mois.
*Ce qui donnerait par extrapolation un bon aperçu de la capacité de l’Etat à traiter tous les dossiers en 6 mois ou de son incapacité à le faire. Être fixé sur ce point crucial permettrait d’anticiper, de tirer la sonnette d’alarme si besoin de contester la décision en justice et par tout autre moyen adéquat*, plutôt que d’attendre le 02/01/2024 et de constater éventuellement les dégâts, à un moment où il sera plus compliqué de réagir et plus facile de faire porter encore injustement aux populations la responsabilité de ne pas avoir pu acquérir ce premier pilier de la citoyenneté et donc du vivre-ensemble qu’est la pièce d’état-civil.
En cela les associations des droits de l’Homme et autres organisations civiles, épaulées par les associations de la diaspora pourrait jouer un rôle important, en se coordonnant autant que possible, selon leurs lieux d’implantation géographique, au plus près de populations et des centres, notamment et surtout à l’intérieur du pays.
Se pose également la question des déportés mauritaniens au Sénégal, au Mali, et bien entendu le cas des mauritaniens de la diaspora.
*Cette date du 31/12/2023 doit retenir notre attention à plus d’un titre*.

Sans pièce pièce d’état-civil, pas de citoyen, juste un citoyen-fantôme qui n’existe pas aux yeux de l’Etat, ou un citoyen-esclave car celui qui n’a pas droit à la reconnaissance officielle de son mariage, de sa filiation, de son droit à la propriété, à son accès à la justice, aux soins, à l’éducation, à Taazour, à….; ressemble de par ces caractéristiques à une assignation au statut d’esclave. Et cela c’est à l’Etat de l’entériner ou de le refuser.
Bien sûr aidons-nous, faisons notre part nous population, agissons.

Qu’Allah aide les mauritaniens à avoir leur pièces d’état-civil.

Tout ceci n’est bien sûr qu’une opinion qui peut-être juste ou fausse pour tout ou partie.

Allahou aelame…

T.O.B.

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