A celle-là qui n’a pas de rêve à vendre, mais seulement un quotidien pénible à endurer.
A celle-là qui n’a pas de rêve à vendre, mais seulement un quotidien pénible à endurer.
Que du bonheur et du régal, la fête de Tabaski avec son cortège de saveurs tire à sa fin. Du méchoui chaud et fumant, on s’en sert à volonté pour quelques jours encore, un bonheur inouï comme pour marquer les retrouvailles autour de la famille réunie le plus souvent qu’à cette occasion. Au fil des jours, la joie et la constance de bonne humeur s’estompe pour faire place à des tempéraments on ne peut plus alambiqués. Notre chère brave femme connue en permanence pour sa douceur légendaire redevient colérique. Que se passe t’il? Ah je comprends mieux ce sursaut d’humeur pour l’avoir vécu et revécu, à plus d’un. C’est l’effet de l’après fête. La bonne ou femme de ménage, « Chaaghaala »pour certains et « Mbinedaane »pour d’autres, a pris congé pour 3 petits jours qui seront prolongés inévitablement en une semaine. Une attente interminable pour toute la famille, un cauchemar vécu par tous avec l’absence remarquée de la vraie maîtresse des lieux.
A travers ces quelques lignes, je voulais rendre un hommage appuyé aux femmes de ménage, à toutes ces braves femmes dans une immense majorité qui rendent agréables et sains nos lieux de vie et de travail. Malheureusement, nous ne leur témoignons pas assez notre reconnaissance qu’aux rares fois où nous nous épuisons nous-mêmes à faire notre propre ménage. Elles nettoient, aspirent, désinfectent à longueur de journée, rangent, récurent les cuvettes de toilettes, changent les serviettes et draps, vident les poubelles, cuisinent… Le même miracle se reproduit tous les jours. Ce n’est pas l’œuvre d’une fée, non, mais d’une femme. Et pourtant la société est bien ingrate à leur égard. Ne sont-elles pas parmi les travailleuses les plus mal payées, pour un métier des plus indispensables et des plus fatigants? C’est ainsi que fonctionne notre monde : un métier n’est pas forcément reconnu à sa pénibilité ni même à son utilité. Et en outre, elles essuient souvent une dose de mépris. En méditant de plus près, je me dis qu’elles, qui se font au quotidien “l’esclave de tous”, ne sont pas loin du Royaume des Cieux et même, des premières places dans le cœur de Dieu.
Source: Alghassoum Wane