La migration en provenance du Sénégal est en hausse

La migration en provenance du Sénégal est en hausse puisque plus de 32 000 migrants ont débarqué cette année dans les îles Canaries espagnoles, établissant un nouveau record pour les arrivées irrégulières dans l’archipel.

Par RENATA BRITO Associated Press 6 novembre 2023 6h32
BARCELONE, Espagne – Les îles Canaries espagnoles ont établi un nouveau record d’arrivées illégales dans l’archipel, avec plus de 32 000 migrants ayant entrepris cette année le périlleux voyage en bateau à travers l’Atlantique jusqu’au territoire de l’Union européenne. La plupart des migrants quittent le Sénégal.

Les îles situées le long du continent africain servent depuis des décennies de tremplin vers l’Europe. Même si la majorité des arrivées proviennent du Sénégal, on trouve également des bateaux au départ de Gambie, de Mauritanie, du Maroc et du Sahara occidental.

Selon les chiffres d’Associated Press publiés par le ministère espagnol de l’Intérieur et les services d’urgence locaux, au moins 32 029 personnes ont atterri là-bas entre le 1er janvier et le 5 novembre, dépassant la fameuse récession migratoire de 2006, lorsque 31 678 migrants avaient débarqué dans les îles Canaries.

Au Sénégal, les passeurs embarquent des jeunes à la recherche de meilleures conditions en Europe dans des bateaux de pêche artisanaux vétustes. Le voyage du Sénégal aux îles Canaries prend normalement une semaine de navigation pénible au près sur environ 1 600 km (1 000 milles).

Les navires migrants font constamment naufrage ou disparaissent dans l’océan Atlantique.

Pour éviter la surveillance des frontières le long de la côte, les passeurs se lancent dans des voyages plus longs, se dirigeant d’abord vers l’ouest vers l’Atlantique avant de continuer vers le nord jusqu’aux îles Canaries – un détournement qui a conduit de nombreuses personnes vers la petite île la plus à l’ouest d’El Hierro, submergeant parfois les autorités locales et les services d’urgence. prestations de service.

Autrefois un phare de la fermeté démocratique dans la région, le Sénégal a été plongé dans des troubles sociopolitiques avec un violent conflit au début de cette année. L’administration en difficulté du président Macky Sall a dissous le parti d’opposition d’Oussama Sonko, populaire parmi les jeunes électeurs. La récession politique, associée au manque d’emplois, à la hausse des prix des denrées alimentaires et à l’épuisement des ressources halieutiques, a poussé des milliers de personnes à quitter le pays.

Confronté à un nombre record d’arrivées, le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlasca, s’est rendu la semaine précédente à Dakar, la capitale sénégalaise, pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il fasse davantage pour empêcher le départ des bateaux.

Grande-Marlasca a exhorté son homologue sénégalais, Siddiqui Kaba, à « travailler plus vite » et à éviter davantage de morts. Au moins 512 personnes sont mortes sur la route jusqu’à présent cette année, selon l’Organisation internationale pour les migrations, même si ce chiffre serait bien inférieur.

L’Espagne dispose de près de 40 policiers et militaires civils, de quatre bateaux, d’un hélicoptère et d’un avion stationnés au Sénégal pour surveiller les côtes et démanteler les réseaux de contrebande en coopération avec les autorités locales. Madrid affirme que les efforts mutuels ont réussi à empêcher 7 132 personnes de quitter le Sénégal cette année.

Lors de la « récession des cayucos » de 2006 – du nom des énormes bateaux en forme de pirogue venus de Mauritanie et du Sénégal constamment utilisés par les passeurs – l’Espagne a signé des accords avec 10 pays africains pour accepter les migrants de retour et empêcher les nouveaux bateaux de partir.

Au cours des années à venir, les arrivées aux îles Canaries ont diminué et ont été largement gérables, jusqu’à ce qu’elles n’augmentent plus en 2020 en raison, entre autres facteurs, d’une surveillance accrue le long de la route méditerranéenne souhaitée.

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Source : abcnews.go.com